Attention aux castors!

VERBOIS • Des panneaux routiers signalant la présence des rongeurs ont été retirés. Une députée fait une demande écrite au Grand Conseil.

  • Depuis octobre 2012, les castors côtoient les automobilistes à leurs risques et périls.

    Depuis octobre 2012, les castors côtoient les automobilistes à leurs risques et périls.

«C'est scandaleux! On enlève les panneaux castors alors que la direction générale de la mobilité ne se gêne pas pour poser une forêt de signalisations non conformes à chaque coin de rue!» Christina Meissner, députée UDC au Grand Conseil et écologiste convaincue, ne décolère pas. Depuis octobre 2012, les castors côtoient les automobilistes à proximité du passage de Verbois à leurs risques et périls. Pourquoi? Parce que la Direction générale de la mobilité (DGM) a supprimé les deux triangles rouges contenant un pictogramme qui rendaient compte de la présence du gros rongeur: «Selon l'Office fédéral des routes (OFROU), ces signalisations, installées en mai 2012, ne seraient pas conformes, soupire Christina Meissner. Belle priorité cantonale!»

Interpellation écrite

En réaction, cette amoureuse des bêtes a déposé une question écrite au Grand Conseil, le 15 février dernier: «La DGM ira-t-elle jusqu'à empêcher la mobilité des castors?», ironise-t-elle en tête de page. Et de préciser: «Un castor adulte peut peser jusqu'à 27 kilos, la signalisation a pour but de protéger tant les humains que les castors imprudents.»

Accidents de la route

Olivier Bodmer, co-fondateur du Groupe d'étude et protection du castor européen, partage cette inquiétude. Au mois de janvier déjà, il écrivait une lettre scandalisée à Michèle Künzler, conseillère d'Etat en charge du Département de l'intérieur, de la mobilité et de l'environnement (DIME): «La principale cause de mortalité chez les castors sont les accidents de la route, se désespère-t-il. Avec seulement une cinquantaine d'individus dans le canton, la population peut être décimée très vite de cette manière.»

Künzler impuissante

Forcée de répondre à la polémique grandissante, Michèle Künzler minimise le problème: «La pratique montre que la mise en place de signaux avertisseurs pour la faune n'a qu'un impact modéré sur le comportement des automobilistes», explique-t-elle. Une réalité confirmée par son collaborateur Franck Peray, porte-parole de la DGM: «Il n'existe que deux types de signaux de danger légaux concernant les animaux: le signal «passage de gibier» et le signal «animaux». Nous devons nous assurer que le droit sur la circulation routière soit respecté.» Et Christina Meissner de s'insurger: «Au lieu de perdre du temps autour de ces écriteaux, on devrait les remettre et s'occuper de questions plus importantes!»Le Grand Conseil devrait répondre officiellement à l'interpellation au mois d'avril.