«Beaucoup de boutiques sont à vendre dans le Vieux-Carouge!»
Fulvio Di Stefano, chef d’entreprise
Depuis quelques semaines, la grogne monte à Carouge. Selon nos informations, de nombreuses enseignes sont à deux doigts de mettre la clé sous la porte. Ce que confirme Fulvio Di Stefano, chef d’entreprise et responsable du site Circuler.ch: «Il y a une majorité des boutiques qui sont à vendre dans le Vieux-Carouge. Certains commerçants survivent et les autres ont dû partir, c’est alarmant!» Et d’ajouter comme cause de ce marasme annoncé: «Des dizaines de places de parking ont été supprimées ces dernières années. Le but est de décourager les automobilistes! Il faut que les élus se réveillent car cela a des conséquences sur l’emploi et les finances publiques.»
Manque de soutien
Une analyse partagée par Christophe*, un restaurateur carougeois au bord du dépôt de bilan: «On ne se sent tout simplement pas soutenu par les autorités. Il y a de temps en temps quelques animations, mais globalement le Vieux-Carouge est en train de mourir. Les commerces qui tournent se comptent sur les doigts d’un main!»
Situation difficile
Des accusations que Nicolas Walder, maire de Carouge, balaie d’un revers de la main: «Carouge est l’une des communes les mieux dotées en places de parc du canton. D’autre part, nous construisons actuellement un parking public de 130 places à la Fontenette. Un autre d’environ 80 places est à l’étude à la route de Veyrier. Tout comme l’agrandissement de celui de Sardaigne avec 220 places supplémentaires prévues.» Avant de concéder: «Même si certains commerçants, de par la spécificité de leurs produits et services, s’en sortent mieux, la situation est difficile.»
Outil juridique
Pour favoriser la bonne marche des affaires, la Municipalité a proposé en décembre dernier un projet de plan d’utilisation du sol. Un outil juridique permettant d’agir contre la transformation d’arcades commerçantes en bureaux.
Trop de travaux?
Pour Béatrice Berthet, présidente des Intérêts de Carouge, il convient plutôt d’agir à différents niveaux: renforcer la présence digitale, multiplier les ouvertures le dimanche et créer des événements pour attirer la population. Avant de conclure: «Le parking fait partie du problème, mais ce n’est qu’une partie de nos soucis. Nous assistons à un duel gauche/droite et sommes pris entre deux feux, en otage. Les travaux sont un des seuls éléments qui peuvent être contrôlés par nos autorités communales et cantonales et là je tire la sonnette d’alarme.»
*nom connu de la rédaction