Conductrice de bus accusée de consommer de la coke au volant

ENQUÊTE • Police et TPG enquêtent suite à une dénonciation d'une passagère.

  • Bus TPG

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«Je l'ai vue prendre de la cocaïne alors qu'elle était au volant de son bus,» dénonce une usagère des Transports publics genevois (TPG). Choquée, celle-ci a alerté la police et signalé le cas aux TPG le 8 août dernier: «Je trouve irresponsable lorsqu'on exerce cette profession de conduire sous l'emprise de la drogue,» s'indigne cette mère de famille.

Police alertée

La police a pris acte de la dénonciation, mais tant qu'il n'y a pas de flagrant délit, l'infraction n'est pas poursuivie d'office: «Il faut des preuves lorsqu'on dénonce, rappelle Jean-Philippe Brandt du service de presse de la police. Si rouler sous l'emprise de la drogue et de l'alcool est interdit par la loi, l'infraction est encore plus grave lorsqu'on est chauffeur professionnel. Si les faits dénoncés sont réels, il s'agit alors d'infraction à la loi sur la circulation routière ainsi que de celle sur les stupéfiants. En découleront des sanctions pénales et administratives.» Et de souligner: «Dans ce cas de figure, c'est toutefois aux TPG de diligenter une enquête interne sur leurs employés et, le cas échéant, de prendre les sanctions nécessaires.»

Tolérance zéro

Pour leur part, les TPG confirment être au courant de cette dénonciation et avoir ouvert une enquête interne. «La consommation de drogue n'est pas compatible avec le métier de chauffeur, clarifie sans ambages Philippe Anhorn, porte-parole des TPG. Chez nous, la tolérance pour consommation de drogue ou d'alcool est de zéro. Les chauffeurs sont surveillés de près. Légalement, ils sont soumis à un contrôle tous les cinq ans auprès de notre médecin-conseil. Si nous apprenons, par ce contrôle ou d'une autre manière, qu'un conducteur consomme de l'alcool ou de la drogue pendant son service, il sera suspendu. Et, si l'enquête permet de le confirmer, des sanctions sont prononcées, qui peuvent aller jusqu'au licenciement.»

Cinq employés en traitement

«Dans le cas où l'employé souffre d'une réelle addiction à l'alcool ou aux stupéfiants, nous nous efforçons d'établir avec lui une convention thérapeutique, poursuit Philippe Anhorn. Le but premier est d'aider le collaborateur à soigner son addiction. Mais la convention permet aussi au chauffeur de reprendre son travail en s'engageant à ne consommer aucune substance et en acceptant de se soumettre à des contrôles inopinés.» Le porte-parole des TPG annonce qu'actuellement, cinq employés, pas forcément des conducteurs, sont au bénéfice d'une convention de ce type.