Donner son avis sur les futurs quartiers: initiative lancée

Intitulé «Pour un urbanisme plus démocratique», le texte veut obliger l’Etat à tenir compte des propositions des communes et des citoyens.

  • Des alignements de barres d’immeubles que certains n'aimeraient plus voir dans le canton. DR

  • Alain Burri (en médaillon)  DR/MP

    Alain Burri, vice-président de l'association Pic-Vert. MP

Ras-le-bol «des barres d’immeubles qui se déroulent à l’infini». Tel est le message d’Alain Burri, vice-président de l’association Pic-Vert. Pour mettre fin à ces aménagements «sans imagination, sans âme, sans arbres et sans rapport avec le lieu», il lance ce mardi 14 janvier une initiative populaire cantonale «Pour un urbanisme plus démocratique».

Aux côtés de Pic-Vert et de ses partenaires, Sauvegarde Genève et SOS Patrimoine-Contre l’enlaidissement de Genève mènent aussi le combat. Le but: changer la loi «afin d’obliger l’Etat à prendre en compte l’avis des communes et des citoyens» concernés par un Plan localisé de quartier (PLQ). Si l’initiative passe, l’avis de la commune ne sera plus consultatif mais obligatoire.

Mais, que se passera-t-il si la municipalité et l’Etat ne sont pas d’accord, c’est le blocage assuré? «Absolument pas», assure Alain Burri. La procédure préconisée par le comité d’initiative donne six mois à la commune pour présenter un projet alternatif. Qui devra respecter la loi et proposer, par exemple, le même nombre de logements. «Ce qu’on veut pouvoir modifier, c’est la forme. Savez-vous que les tours de Carouge ont la même densité que le Vieux Carouge?»

Là encore, que faire si aucun terrain d’entente n’est trouvé? «Ce sera à la population de voter pour choisir son projet préféré», souligne Alain Burri, en tant que président du comité d’initiative, particulièrement convaincu. Il faut dire qu’il a vécu de près l’aménagement du quartier Malagnou Paumière à Chêne-Bougeries. Dans ce cas, les propriétaires, les voisins, l’association de quartier et la commune avaient proposé une variante au projet de l’Etat, «avec une densité compatible avec la loi», stipule Alain Burri. En vain.

«On veut pouvoir proposer un urbanisme différent», insiste-t-il, regrettant que «Genève soit le seul canton à ne pas donner de pouvoir aux communes pour leur propre urbanisme». La récolte des signatures vient de commencer. Il faudra en recueillir environ 6000 d’ici au 14 mai.