Gazon maudit à Balexert

FOOTBALL • Impraticables et dangereux, les terrains d’entraînement sont interdits aux joueurs. Conséquence? La préparation hivernale des équipes du Servette FC est en péril. Les dirigeants du club se désespèrent et reprochent à l’Etat de tarder à réagir.

  • Trous, neige et glace rendent les terrains d’entraînement impraticables. STéPHANE CHOLLET

    Trous, neige et glace rendent les terrains d’entraînement impraticables. STéPHANE CHOLLET

A moins d’une dizaine de jours de la reprise du championnat de Challenge League de football, rien ne va plus du côté du Centre sportif de Balexert. «Aucun terrain d’entraînement n’est praticable», se désespère le directeur général du Servette FC Constantin Georges. Qui poursuit: «Trous, gel, neige. C’est le bourbier. Même le seul terrain synthétique à disposition est considéré comme dangereux. C’est l’Association suisse de football qui nou s l’a signifié».

Ubuesque

Cette situation ubuesque a de quoi donner des sueurs froides aux dirigeants du club hôte des lieux. «La première équipe va rentrer de son stage en Espagne et se retrouver sans terrain d’entraînement utilisable, déplore Constantin Georges. Le problème frappe également les équipes des moins de 21 ans et juniors qui reprennent les entraînements après la trêve hivernale. Concrètement, Servette est aujourd’hui dans l’obligation de demander l’aumône à des clubs amis comme Aïre ou Lancy pour qu’ils nous mettent à disposition une partie de leurs infrastructures et nous permettent d’assurer le strict minimum pour nos joueurs. C’est bon de compter sur la solidarité des amis, mais ce n’est pas tenable», pointe encore Constantin Georges.

Silence radio

Pour le dirigeant grenat, il devient «impossible de planifier la vie d’une Académie qui figure parmi les trois plus importantes du pays et celle d’une équipe professionnelle qui occupe une place dans l’élite du football suisse.» Et cela même si le jardinier du club fait des miracles tous les jours. «Je rappelle que l’Etat, et sa régie l’Office des Bâtiments chargée de l’entretien des lieux, ont validé la réfection du terrain synthétique prévue pour octobre 2016. Depuis, plus de nouvelles. Nous sommes toujours en attente d’une simple réponse», avance-t-il.

Manquements politiques

Un silence radio jugé «déplorable!» par le député Christo Ivanov. «Il s’agit clairement d’un manque de volonté politique d’entretenir correctement les infrastructures sportives existantes. Le problème, c’est que ces manquements finiront non seulement par saper le moral des dirigeants et membres du club mais aussi par coûter très cher à la collectivité.»