– GHI: Isabel Rochat, vous reprenez la présidence du Conseil de fondation du Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, êtes-vous satisfaite?
– Isabel Rochat: C’est un grand sentiment de reconnaissance. J’ai toujours entretenu un lien étroit avec la Genève internationale, que ce soit par mes études en Relations internationales et surtout c’était un service de mon Département lorsque j’étais en charge de la Sécurité du canton de Genève. Quant au CICR, cette institution a été au cœur de notre famille lorsque mon mari effectuait des missions de chirurgie de guerre de 1983 à 1991.
– Quelle est votre ambition pour ce nouveau mandat?
– Les défis sont nombreux. En 2018, le musée célébrera ses 30 ans, de nombreux événements viendront ponctuer cette année anniversaire. Je souhaite démontrer que ce lieu évolue, qu’il est en lien avec l’actualité. Nous voulons également développer notre présence sur les réseaux sociaux, désormais essentiels pour attirer les plus jeunes. Symboliquement enfin, ce musée représente une Suisse ouverte, en opposition à la tendance généralisée au repli.
– Avec 122’000 visiteurs en 2016, la fréquentation du Musée atteint des records, c’est l’un de vos objectifs prioritaires?
– Oui, c’est important. Pour cela nous multiplions les partenariats. Je pense notamment à différents festivals comme celui du film des Droits humains (FIFDH), Antigel et Black Movie. De plus, nous mettons sur pied de nombreuses expositions temporaires qui donnent une bonne occasion aux gens de revenir. Dès le 4 avril nous allons retracer l’histoire de la communication dans la lutte contre le sida.
– On ne peut s’empêcher de repenser à votre ancienne fonction de conseillère d’Etat à la tête du Département de la police, c’était plus mouvementé?
– Ce n’est pas comparable. Ce mandat me passionne mais je reste active dans d’autres domaines dont certains me permettent également de rester en contact avec la Genève internationale.
– Politiquement, quel est votre rôle aujourd’hui?
– Je reste une observatrice éclairée. Plusieurs projets mis en route durant mon mandat, dont la nouvelle loi sur la police, se trouvent concrétisés et j’en suis heureuse.
– Comment se porte la Genève internationale?
– Elle se porte bien. Michael Moeller, le directeur général des Nations unies (ONU) à Genève, fait un travail remarquable pour faire rayonner cette ville aux quatre coins du globe.
– Justement, le président américain Donald Trump a promis de couper dans le budget que les Etats-Unis allouent à l’ONU, cela vous inquiète-t-il?
– Il faut lui laisser le temps d’endosser son nouveau costume. Je fais confiance au système américain pour contrebalancer certaines de ces décisions trop radicales.