«Il faut armer les policiers municipaux»

CONSTITUTION • Eric Stauffer a déposé, lundi 23 octobre, une initiative pour que les agents de police municipale (APM) soient équipés et formés comme des policiers. Pour l’Etat, cette démarche électoraliste est vouée à l’échec.

  • Selon Eric Stauffer, la police municipale n’est pas assez armée face aux nouvelles menaces. DR

    Selon Eric Stauffer, la police municipale n’est pas assez armée face aux nouvelles menaces. DR

«Genève est le seul canton suisse où les agents de police municipale ne sont ni armés ni titulaires du brevet de policier. C’est absurde et dangereux pour la sécurité de notre canton», regrette Eric Stauffer, président de Genève en Marche (GEM), le parti politique qu’il a créé au mois de septembre.

Pour corriger le tir, le député a déposé, lundi 23 octobre, une initiative constitutionnelle cantonale intitulée «Pour une politique de sécurité cohérente et responsable à Genève». Son but? «Que les agents de police municipale soient enfin armés et titulaires du brevet fédéral de policier», résume Eric Stauffer. Qui poursuit: «En Suisse, et quasiment partout en Europe, les polices municipales sont armées. Les récents attentats de Paris, Nice, Berlin et Londres devraient nous inciter à agir rapidement. Que dirait la population si un camion bélier fonçait dans la foule du marché de Plainpalais et que des APM sans armes assistaient totalement impuissants au carnage? Inacceptable!»

Pour Eric Stauffer, l’arsenal législatif actuel ne suffit pas à combattre efficacement un tel risque. Autre problème dans son viseur, les interventions d’urgence en cas d’accident de la circulation. «Tout le monde sait que les APM jouent un rôle essentiel en matière de sécurité de proximité dans les quartiers, qu’ils luttent contre la délinquance de rue ou les nuisances sonores. Ce que les gens ignorent en revanche, c’est qu’ils jouent aussi un rôle crucial dans la lutte contre les chauffards et la sécurisation des lieux d’accidents. Or, faute de gyrophares bleus et de sirènes comme celles de la police, il arrive trop souvent que leurs véhicules soient coincés dans le trafic. Aberrant. L’initiative du GEM entend mettre fin à cette énième genevoiserie et répondre au mieux aux attentes de la population en matière de sûreté», conclut Eric Stauffer. Opportunément, ce dernier oublie de préciser que son initiative recycle celle déposée par son ancien parti, le MCG, en 2013.

Projets à l’étude

«Des projets similaires sont actuellement à l’étude en commission judiciaire et de la police. Ils ne nécessitent pas de modification constitutionnelle et doivent préalablement faire l’objet d’une concertation avec les communes, s’agissant des polices municipales», clarifie la porte-parole du Département de la sécurité et de l’économie (DSE). Qui poursuit: «Toute autre démarche, surtout d’essence électoraliste et imposée sans concertation, est vouée à l’échec.»