«J’ai vécu l’angoisse de ma vie!»

OFFICE DES POURSUITES • Grosse frayeur! Victime d’une erreur d’identité, une Genevoise se retrouve avec 180’000 francs de dettes sur le dos. En réalité, celles-ci concernent une homonyme. L’Etat reconnaît sa bourde.

  • Une visite à l’Office des poursuites qui tourne au cauchemar. GIM

    Une visite à l’Office des poursuites qui tourne au cauchemar. GIM

GiM • «Il y a effectivement eu, le 19 mai dernier, une confusion entre deux personnes lors de la délivrance d’un extrait du registre des poursuites», reconnaît d’emblée Philippe Dufey, préposé de l’Office des poursuites. «La cause provient d’une homonymie à laquelle s’ajoutait une année de naissance identique. Dès que la personne qui avait demandé une attestation de non-poursuite a signalé cette erreur, l’Office lui a délivré un nouvel extrait conforme, le même jour et sans frais. Il va sans dire que dans un tel cas des excuses sont adressées à la personne concernée», précise-t-il. Excuses qui, selon le témoignage de la victime de cette confusion, n’ont pas été présentées. Et Philippe Dufey de conclure: «L’Office délivre 90’000 extraits du registre des poursuites par année à ses guichets ou via son portail internet, qui sont traités le jour-même.»

«J’ai vécu l’angoisse de ma vie. Heureusement que je ne suis pas cardiaque», confie, encore sous le choc, S*. La jeune quadra garde un souvenir traumatisant de sa visite à l’Office des poursuites (OP). Le 19 mai, elle se rend au 46 de la rue du Stand pour demander une attestation de non-poursuite. «C’était le sésame indispensable pour acheter une auto en leasing», précise-t-elle. Abasourdie, elle découvre alors que, selon le registre des poursuites, elle est criblée de dettes. «D’après l’extrait délivré par la préposée, j’avais plus de 180’000 francs sur le dos. En une seconde, le monde s’est écroulé autour de moi. Je ne comprenais plus rien.»

Somme énorme

En vain, la jeune femme épluche les documents dans les moindres détails. «Quatre pages pleines, toutes à mon nom. J’ai relu les attestations au moins une cinquantaine de fois. C’était bien mon identité mais rien ne me concernait.» Pêle-mêle, on lui reproche de ne pas avoir payé une cinquantaine de factures établies entre 2002 et 2017. Créanciers? Essentiellement les impôts, l’assurance maladie, des sociétés de recouvrement et des établissements bancaires.

Pas d’excuses

«Cent quatre-vingt mille francs, c’est une somme énorme pour une employée de commerce comme moi. Je me sentais démunie. Impuissante à faire la démonstration que tout cela était une erreur», confie S. Ce n’est qu’au bout de plusieurs vérifications que l’affaire est finalement résolue. «Les dettes concernaient une homonyme qui a vécu à Genève. La préposée de l’Office des poursuites s’est trompée de personne. Elle aurait dû faire la différence car si le nom était bien identique, les dates de naissance ne correspondaient pas et elle avait mon passeport sous les yeux. Je lui en veux de m’avoir fait subir un tel stress. Et cela d’autant plus qu’une fois l’erreur reconnue et les corrections effectuées quelques jours plus tard, je n’ai reçu aucune excuse de l’Office des poursuites. C’est une attitude méprisante et scandaleuse!»

*Nom connu de la rédaction

«Confusion entre deux personnes»

«Il y a effectivement eu, le 19 mai dernier, une confusion entre deux personnes lors de la délivrance d’un extrait du registre des poursuites», reconnaît d’emblée Philippe Dufey, préposé de l’Office des poursuites. «La cause provient d’une homonymie à laquelle s’ajoutait une année de naissance identique. Dès que la personne qui avait demandé une attestation de non-poursuite a signalé cette erreur, l’Office lui a délivré un nouvel extrait conforme, le même jour et sans frais. Il va sans dire que dans un tel cas des excuses sont adressées à la personne concernée», précise-t-il. Excuses qui, selon le témoignage de la victime de cette confusion, n’ont pas été présentées. Et Philippe Dufey de conclure: «L’Office délivre 90’000 extraits du registre des poursuites par année à ses guichets ou via son portail internet, qui sont traités le jour-même.»