La cuvée 2019 sera un excellent cru mais en faible quantité

Les vendanges s’achèvent. Le millésime promet d’être encore meilleur que 2018. En revanche, le tonnage a baissé en raison de la grêle.

  • «Un millésime, un peu moins riche que 2018 mais plus équilibré», selon le vigneron-encaveur Alain Graber. 123RF/GOODUZ

    «Un millésime, un peu moins riche que 2018 mais plus équilibré», selon le vigneron-encaveur Alain Graber. 123RF/GOODUZ

  • 123RF/SOMSAK KHAMKULA

Les doigts noircis de jus de raisin et des poches sous les yeux. Depuis un mois, Florian Barthassat, responsable de production à la Cave de Genève, veille au grain. Commencées mi-septembre, les vendanges qui s’achèvent se sont passées sous haute surveillance. «C’était délicat au niveau sanitaire en raison du risque de pourriture. On a dû mettre en place une planification au plus proche de la vigne», précise cet œnologue. Mais, ce beau début d’automne a permis au raisin d’atteindre «la maturation idéale», relève Dominique Maigre, propriétaire du domaine des Bonnettes à Lully.

Sécheresse et intempéries

De quoi donner des vins «avec beaucoup plus de finesse et de fraîcheur que l’an passé», souligne Florian Barthassat. Le constat est similaire aux Gondettes, à Satigny. Le vigneron-encaveur Alain Graber commente: «On rentre un joli millésime, un peu moins riche que 2018 mais plus équilibré.» Aux yeux de Jacques Dupraz, copropriétaire des Curiades, à Lully, «2019 sera meilleure que 2018 qui était déjà une bonne année».

Si la qualité est au rendez-vous, la quantité laisse à désirer. En cause: la sécheresse mais surtout la grêle. Celle qui s’est abattue sur les coteaux de Lully le 15 juin. «Le viognier, qui était alors en pleine floraison, a été détruit en totalité», indique Dominique Maigre.

Contexte morose

Du côté du Mandement, c’est le 25 juillet que les intempéries ont frappé. «Pinot noir et chasselas ont été particulièrement touchés», affirme Alain Graber. Au final, il estime que la récolte est 10 à 15% inférieure à l’an passé. «D’habitude, on rentre 3000 tonnes de raisin par an, précise l’œnologue de la Cave de Genève. Cette année, il y a 20% de moins.»

Si les assurances comblent le plus souvent ces pertes, ce coup dur intervient dans un contexte général morose. La crise du marché du vrac pèse sur les viticulteurs genevois. C’est pour dénoncer les conséquences du libre-échange que le président de l’Association suisse des vignerons-encaveurs indépendants et candidat malheureux au Conseil des Etats, Willy Cretegny a mené une grève de la faim (qu’il a cessé lundi dernier selon la Tribune de Genève). «On a beaucoup de mal à écouler notre vin en vrac», confirme Alain Graber, des Gondettes. Dans les rayons des supermarchés suisses, il n’y a que «20% de vins suisses et 80% de vins étrangers», regrette Jacques Dupraz.