La Douce Noire se magnifie avec l’âge

  • Une dégustation exceptionnelle de 22 millésimes de la Douce Noire. En médaillon, René et Laurent Desbaillets. DR

    Une dégustation exceptionnelle de 22 millésimes de la Douce Noire. En médaillon, René et Laurent Desbaillets. DR

DOMAINE DES ABEILLES D’OR •

La verticale de la Douce Noire, organisée le 20 novembre à l’Ecole hôtelière de Genève par le Domaine des Abeilles d’Or, a permis à des professionnels et connaisseurs de déguster les 22 millésimes de cet assemblage réalisé depuis vingt-quatre ans au domaine à Satigny. Mais aussi de mesurer l’ampleur du travail de René Desbaillets, son fils Laurent et sa belle-fille Caroline sur leurs 20 hectares de vignes de Choully à Peissy.

«La Douce Noire est une dame qui vieillit particulièrement bien», a relevé Yves Paquier, œnologue et juré international, en soulignant que ces assemblages n’ont pas pris une ride en vingt-quatre ans. «A mesure qu’elle gagne en maturité, on découvre une douce progression d’une même tendance, comme la réglisse du Gamaret qui tend à s’affirmer au fil des années.»

Un vrai vin de garde

Le dégustateur chevronné a aussi relevé que le cru de 2003 fait exploser les goûts qui mettent en lumière des millésimes d’exception avec une élégante combinaison de fruits noirs aux bois bien fondus avec très peu d’acidité. Quant à l’élégant millésime 2008, il surprend pour sa richesse en fruit. Yves Paquier n’a pas manqué d’éloges sur les crus très équilibrés des années 2010 et très gouleyants de 2012. Enfin, les années en 9 démontrent que ces crus sont des vins de garde par excellence, à l’image du millésime 1999, très épicé avec des notes de pruneau sec.

«La Douce Noire est un vin de garde qui peut soutenir toute comparaison avec les Bordeaux», a encore noté l’œnologue de renommée. Au point que ce millésime genevois peut raisonnablement devenir le cru à conserver longuement dans sa cave: «Et pourquoi pas le conserver pour commémorer un mariage, une naissance», nous chuchote René Desbaillets. ChZ