La pénurie de logements coûte 700 millions à Genève

ÉTUDE • Menée par la Haute école de gestion (HEG) et l’Université de Genève (UNIGE), l’étude démontre qu’une augmentation de l’offre immobilière permettrait d’éviter d’importantes pertes économiques pour le canton.

  • La pendularité provoque des pertes sèches pour les finances publiques. DR

    La pendularité provoque des pertes sèches pour les finances publiques. DR

Si les personnes qui travaillent à Genève habitaient toutes dans le canton, les recettes supplémentaires pour l’économie genevoise s’éleveraient à 700 millions de francs! C’est la conclusion d’une étude menée par la HEG et l’UNIGE visant à mesurer l’impact du lieu de résidence sur la consommation de biens et services.

Logements insuffisants

A l’heure actuelle, un tiers des actifs à Genève habitent en dehors du canton, la faute à une offre de logements insuffisante. Antonio Hodgers, conseiller d’Etat en charge du Département de l’aménagement, du logement et de l’énergie, estime que la situation est hautement problématique. Avant de préciser: «C’est pourquoi nous redoublons d’efforts en faveur de la construction de logements par une augmentation des densités et du rythme de production de logements».

Gagnant-gagnant

Pour Alexandra Rys, membre de la direction de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève, le logement «fait partie des conditions cadre nécessaires à notre prospérité économique. Faire revenir les actifs sur le territoire cantonal est une opération gagnant-gagnant».

L’étude démontre le rôle majeur de l’offre immobilière dans le choix de la résidence. En effet, à conditions comparables de logement et de qualité de vie, 39% des sondés envisageraient de venir vivre dans le canton. En revanche, les principales raisons évoquées pour ne pas s’établir à Genève sont la volonté de conserver la qualité de vie acquise (quartier, environnement, aspect culturel, etc.) pour 30% des personnes et le désir de conserver une proximité avec son réseau social (amis, famille, etc.) pour près de 20% d’entre elles. Lire également Edito en p.3

Plus de 600 personnes sondées

Le sondage a été effectué sur le territoire du Grand Genève, hors canton genevois, auprès des personnes adultes (18 ans ou plus) habitant la région depuis au maximum 15 ans. L’échantillon a été composé de 200 personnes vivant dans le département de l’Ain, 198 dans celui de la Haute-Savoie et enfin 202 dans le district de Nyon. Soit un total de 600 sondés. Les individus ont été sélectionnés selon la méthode des random-quotas, qui consiste à contacter les ménages et à sélectionner, lors du contact téléphonique, les individus à l’intérieur du foyer en fonction de quotas déterminés. Au niveau des profils professionnels, la majorité des personnes interrogées sont des employés (43% au total) et il y a plus d’indépendants dans le district de Nyon qu’en France voisine. La part de retraités est d’environ 14% et la part de personnes sans emploi avoisine les 5%.