«La Rolls-Royce des pelouses est dans un état lamentable»

STADE DE GENÈVE • Acheté à prix d’or, le gazon dernier cri du Stade de Genève n’a pas été correctement entretenu. Grogne d’un député! La Fondation du Stade, de son côté, reconnaît des problèmes mais se veut rassurante.

  • Le gazon posé en été 2016 n’a pas pu être chauffé et a souffert des frimas hivernaux. GIM

    Le gazon posé en été 2016 n’a pas pu être chauffé et a souffert des frimas hivernaux. GIM

«C’est grave, très grave!, tonne le député Christo Ivanov. Le dossier de la pelouse du Stade de Genève est un pur scandale. Une Genferei de plus.»

En cause, «l’état déplorable» de la pelouse dernier cri du Stade de Genève. «Par endroits, le gazon est dans un état lamentable. Il s’agit pourtant d’un cadeau de plus de 4 millions de francs, entièrement financé par la Fondation Hans Wilsdorf. Posé en été 2016, ce gazon est considéré comme l’un des meilleurs du monde. En théorie, il est aussi performant que celui du Stade de France à Paris. On en est très loin. Comment est-il possible de se montrer aussi négligent vis-à-vis d’un généreux donateur privé?», s’interroge le député.

Conséquences catastrophiques

«Comme toute pelouse sportive hybride de haute technologie, fibres synthétiques et gazon naturel, celle-ci doit être correctement entretenue. Autrement dit, elle doit être chauffée. Cela n’a jamais été fait. Elle doit aussi suivre une luminothérapie. C’était convenu d’avance. Or, les lampes achetées ne couvrent même pas un quart de la surface. C’est inacceptable!», s’emporte Christo Ivanov. «D’autant que les conséquences sont catastrophiques pour les clubs résidents du Servette FC et du Servette Rubgy Club. Tous deux sont régulièrement interdits de terrain pour ne pas l’abîmer davantage. Et cela, alors même que le Grand Conseil verse à la Fondation du Stade de Genève, en charge de l’entretien de la pelouse, une aide financière annuelle de 1,84 million de francs jusqu’en 2020. Et que, par conséquent, l’exploitation et la maintenance des lieux devraient être assurées. De qui se moque-t-on?».

"Tout rentrera dans l'ordre. Nous avons reçu une autorisation provisoire de chauffer"

«Il est exact que la pelouse n’a pas été chauffée cet hiver», reconnaît sans ambages Laurent Moutinot, président de la Fondation du Stade (FDS). «Pour la chauffer, il nous fallait une autorisation de l’Office cantonal de l’énergie qu’on a eu du mal à obtenir. Bonne nouvelle, depuis le 24 février, nous sommes au bénéfice d’une autorisation provisoire. J’ai donc le plaisir de vous informer que la pelouse est chauffée et qu’elle le sera jusqu’à fin mars. J’espère qu’une installation définitive prendra ensuite le relais pour la prochaine saison de frimas», confie-t-il. Avant de préciser: «De manière générale, les pelouses ne vont pas bien en hiver. Et sans chauffage, celle dernier cri du Stade de Genève va carrément mal. Mais nous sommes dans une période transitoire. Le gazon vient d’être refait», avance Laurent Moutinot. Un président qui se veut également rassurant du côté du matériel de luminothérapie. «Le matériel a été acheté et est en passe d’être complété. Je rassure tous les supporters, la pelouse du Stade est sous haute surveillance et la situation rentrera dans l’ordre prochainement.» Et qu’en est-il des accusation d’avoir négligé un cadeau rare et précieux d’une valeur de plus de 4 millions? «Nous n’avons rigoureusement rien négligé, sachant qu’en été et en hiver, lorsque la pelouse est chauffée, le gazon se régénère. L’autre option aurait été de jouer encore sur l’ancienne pelouse jusqu’à obtention de l’autorisation de chauffage. Une solution dont personne ne voulait!»