Il faut reprendre le contrôle de notre santé et de nos libertés: c’est l’appel lancé par Jean-Philippe de Toledo, président du groupe Pharmacie Principale. Dans une pétition* sur le site Change.org, il demande aux autorités de mettre en œuvre des mesures efficaces de prévention, pour la protection des seniors et des malades chroniques, principales victimes du Covid-19.
GHI: Cette pétition naît-elle d’un ras-le-bol?
Jean-Philippe de Toledo: Non, mais d’une simple analyse de la réalité des chiffres. Premièrement, les gens qui meurent du Covid-19 sont justement ceux que l’on prétend vouloir protéger! Deuxièmement, les pays qui ont appliqué les mesures de confinement les plus strictes sont ceux qui comptent le plus de morts. Je pense à la Belgique, l’Italie, le Royaume-Uni ou la France. A contrario, les pays qui n’ont pas confiné comme Taiwan, la Corée du Sud ou même le Japon, s’en sortent bien mieux. Cela prouve que ces contraintes sont inefficaces… et coûteuses. Elles génèrent faillites, chômage et pauvreté.
– Que proposez-vous concrètement?
– Il faut tirer les enseignements de cette pandémie et prendre conscience que les 2 millions de morts attribués au Covid-19 dans le monde sont en réalité des victimes des maladies chroniques. Celles-ci augmentent en effet considérablement la vulnérabilité au virus. Elles sont vingt fois plus mortelles que le coronavirus dans le monde puisqu’elles tuent 41 millions de personnes chaque année. Pourtant, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), jusqu’à 80% des maladies chroniques sont évitables et réversibles! Ainsi, plutôt que de supprimer les libertés de l’ensemble de la population, protégeons les plus vulnérables (25% de la population) et aidons-les à réduire leur risque. En signant la pétition, nous demandons à nos autorités d’apporter leur soutien, par exemple en favorisant l’amélioration du mode de vie des personnes à risque.
– Qu’entendez-vous par améliorer leur mode de vie?
– Il existe quatre piliers sur lesquels agir: l’alimentation, l’activité physique, la gestion du stress et les interactions sociales. En confinant, on bouge moins, on stresse plus car on a peur de mourir et on nous coupe de nos liens sociaux. Résultat: on aggrave la situation car la sédentarité, le stress et le manque de lien social provoquent l’effondrement de notre système de défense immunitaire. Pour y remédier, nos autorités devraient offrir aux seniors et aux malades chroniques un accompagnement personnalisé via les réseaux de soins à domicile, pour les rassurer, créer du lien, les encourager et les inciter à changer leurs habitudes de vie, pour réduire leur vulnérabilité, leur mortalité et donc au final leur coût.
* intitulée «Oui à la protection des personnes vulnérables, non aux mesures inutiles de confinement»