Léman express: deux pétitions et des centaines de mécontents

  • Des rames prises d'assaut matin et soir. MP

Nouvelle matinée de galère pour Nicolas Pais, 18 ans, et Florian Cottier, 19 ans. Ces deux jeunes habitants de Bellevue et Versoix qui étudient à André-Chavanne sont encore arrivés en retard en cours. La faute au Léman Express. «On devait prendre le train de 7h19. Il a été annulé. Puis, celui de 7h34 était en composition réduite. Du coup, impossible de monter dedans. Le 7h49 a été supprimé. On a finalement réussi à monter dans le train de 8h04 en poussant les autres voyageurs…»

Selon eux, les matins se suivent et se ressemblent depuis la mise en service du réseau transfrontalier à la mi-décembre 2019. «Et c’est la même chose le soir. Les trains en direction de Coppet (VD) sont bondés ou annulés. Même topo en direction de Lancy.» Si le duo est conscient que le mouvement français de protestation contre la réforme des retraites peut expliquer en partie ces couacs, il pense aussi que «la grève leur sert parfois d’excuse!».

Plus de 400 signatures

Pour relayer la grogne des usagers, Stéphane Conus, candidat Vert au Conseil municipal de Versoix, a lancé mercredi 22 janvier une pétition intitulée «Pour que le Leman Express cesse de jouer avec nos nerfs!» Il précise dans la Tribune de Genève que «le plus problématique, c’est d’être mis face au fait accompli et de ne pas recevoir d’informations». En deux jours, plus de 400 signatures ont été recueillies via le site change.org. Le PLR versoisien lui a emboité le pas en lançant jeudi sa propre pétition: «Léman Express, tiens tes promesses!» De quoi faire sourire Stéphane Conus. «Le PLR aura-t-il toujours un train de retard», questionne goguenard le candidat Vert sur les réseaux sociaux, tout en rappelant que les élections municipales approchent.

«Trouver des solutions rapides»

Du côté de Lémanis, la société d'exploitation du réseau, on assure avoir pleinement conscience des problèmes. «Nous nous excusons auprès des usagers pour les désagréments causés, nous indique Mario Werren. Pour le moment, la situation est insatisfaisante. On doit encore stabiliser les horaires.»  Selon le directeur général, «le Léman express est actuellement en phase de rodage, une phase qui a été retardée en raison du mouvement social en France au moment de la mise en service». S’ajoutent des problèmes de jeunesse du matériel roulant, flambant neuf. Et un brin de malchance… «Mercredi soir, il y a eu une cumulation de facteurs externes: un train fret bloqué à Annemasse, un sanglier percuté sur la ligne entre Annemasse et Thonon et un problème de caténaire.» De quoi entraîner des perturbations jusqu’au lendemain matin.

«Avant la ligne venant de Coppet était isolée, aujourd’hui, elle est intégrée dans un vaste réseau. Du coup, quand il y a un problème à Annecy, cela peut avoir un impact à Versoix.» Pourquoi dans ce cas avoir parlé de succès à l’occasion du premier bilan? «Parce que c’est un succès! s’exclame Mario Werren. Près de 25’000 voyageurs par jour, c’est au-dessus de nos attentes. Le succès immédiat nous met d’autant plus au défi de trouver des solutions rapides.»