L’environnement genevois mis en chiffres

PREMIÈRE • Agriculture, faune, flore, densification urbaine, bruit, pollution ou recyclage, une brochure inédite détaille le paysage genevois.

  • 12 mois de travail ont été nécessaires pour compiler toutes ces données. Une actualisation sera régulièrement effectuée sur le web. VINCENT HOFER

    12 mois de travail ont été nécessaires pour compiler toutes ces données. Une actualisation sera régulièrement effectuée sur le web. VINCENT HOFER

Peut-on réduire l’environnement du canton à des chiffres? Pour Grégoire Pralong, la réponse est nuancée. «Au-delà des données brutes, l’objectif est de faire prendre conscience des enjeux environnementaux», débute le chargé de communication du Département de l’environnement, des transports et de l’agriculture (DETA).

Un dicastère qui vient pourtant de publier L’environnement genevois en chiffres, une brochure dense, qui regroupe pas moins de 517 données. De quoi franchement donner le vertige. D’autant qu’elle couvre des domaines aussi différents que l’agriculture, la faune et la flore, la densification urbaine, le bruit, la pollution, le recyclage, ou encore les énergies renouvelables… mais avec une unité, aussi: «mieux cerner l’environnement», comme l’explique le conseiller d’Etat Luc Barthassat dans son introduction.

Environnement complexe

Le canton de Genève est paradoxal, avec un territoire contraint par la taille (282 km2 de superficie), que l’on imagine volontiers urbain, mais qui connaît dans le même temps la deuxième plus forte densité de Suisse et compte quelque 20’000 espèces animales différentes.

Rien d’étonnant à cela. Le découpage du territoire par tiers (agriculture, espaces naturels, bâti) permet cette diversité. Mais il la rend délicate aussi quand il est question d’aménagement. Car, comment densifier quand on sait que le canton dispose de 8527 hectares cultivables et que la Confédération fixe un quota minimal de 8400 hectares à ne pas franchir? La solution passe par une meilleure utilisation du sol (comme dans le cadre du projet Praille-Acacias-Vernets, par exemple).

Nuisances

L’autre enseignement des 120 pages du document, c’est l’indéniable conscience écologique des Genevois. 92% d’entre-eux se disent concernés par l’environnement tandis que 36% estiment que la qualité de l’air a empiré depuis 5 ans (ce qui n’est pas le cas dans les faits). Mais, là encore, pas besoin d’invoquer la fatalité (ou la pollution industrielle) pour justifier sa passivité. Baisser le chauffage de son logement de 1° génère des économies d’énergie de l’ordre de 7%. Voilà un conseil pratique que l’on peut aussi trouver dans la brochure. «Et 1° de moins, c’est complètement imperceptible au niveau du confort», conclut Grégoire Pralong. Qui compte sur cette brochure pour répondre aux questions que tout le monde a toujours voulu savoir sur l’environnement genevois... sans jamais oser les poser.

www.ge.ch/deta/