Les HUG testent les smartphones anti-agression

HÔPITAL DE BELLERIVE • Une expérience pilote menée à l’Hôpital de Bellerive vise à protéger le personnel contre les  agressions.

  • Des smartphones permettront au personnel de lancer l’alerte en cas d’agression. ISTOCK

    Des smartphones permettront au personnel de lancer l’alerte en cas d’agression. ISTOCK

Injures, menaces, coups. Le personnel soignant des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) est la cible d’agressions en tous genres. Une situation parfois explosive qui contraint les HUG à prendre des mesures concrètes pour protéger son personnel. Comment? En lançant une  expérience pilote inédite à partir du 15 février. Des smartphones, servant à alerter les collègues en cas d’agression, seront distribués au personnel soignant de l’Hôpital de Bellerive. 
 
Hôpital isolé
Cet établissement a été choisi pour sa situation géographique, à l’écart du centre urbain, à Collonge-Bellerive. «Le bâtiment est isolé et se trouve entouré de champs. Un aspect qui peut exacerber la vulnérabilité du personnel en cas d’agression. Nous devons donc apporter une attention particulière à ces employés», explique Pierre Brennenstuhl, délégué à la sécurité aux HUG. 
 
La géolocalisation 
En tout, sept smartphones seront distribués au personnel de nuit et aux travailleurs isolés. «Si ces alarmes mobiles sont enclenchées, les collègues peuvent immédiatement savoir depuis quel étage provient le signal. C’est la nouveauté», ajoute Pierre Brennestuhl. En effet, l’une des difficultés majeures est de repérer l’alerte dans le dédale d’un hôpital. Un signal n’est donc pas suffisant, il faut pouvoir le géolocaliser pour être efficace.

Agressions en augmentation

NB • «En 2013, les HUG ont enregistré une augmentation des cas de violence╗», souligne Pierre Brennenstuhl. Sans entrer dans le détail, pas moins de 208 agressions ont été recensées rien qu’aux Urgences des HUG. Un constat d’autant plus alarmant qu’il s’établit sur fond de scandale et d’indignation suite au drame de La Pâquerette. Pour rappel, une thérapeute a été assassinée par le détenu dont elle avait la charge. Le rapport final de Bernard Ziegler nous éclaire, ce mercredi 5 février, sur les circonstances et les responsabilités de sa mort (lire édito). «Depuis cette affaire, nous avons pris diverses mesures, notamment dans les centres psychiatriques et dans les zones isolées. Les expériences pilotes, comme c’est le cas à Bellerive, permettent de trouver de meilleures formules. Néanmoins, il faut observer un bon équilibre et ne pas tomber dans une forme de méfiance systématique», précise Bertrand Levrat, directeur général des HUG.