Les photomatons font la nique au numérique

VILLE • Des machines à photos réapparaissent au centre-ville. Modernisées, elles privilégient la fantaisie, les photos-montage et les portraits glamour.

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    Les photomatons font la nique au numérique

Les photomatons ne cessent de décroître dans notre espace public. La faute à la révolution numérique mais pas seulement. L'apparition des passeports biométriques a causé du tort à la profession. Les portraits sont, en effet, trop codifiés pour ces automates à petite monnaie. «Nos clients doivent désormais aller à l'office de la population, à Onex, pour se faire photographier. Notre chiffre d'affaire s'en ressent», déplore-t-on chez les trois opérateurs de la place. Même constat pour l'abonnement des TPG. A Rive, les employés vous tirent désormais le portrait directement au guichet. En, en plus, c'est gratuit!

Portraits glamours

Pour survivre, cette vénérable cabine cherche donc à se réinventer. Place à la fantaisie, aux photos montages, aux créations pour des soirées à thèmes. L'opérateur genevois Copyphot vient ainsi de relancer, surprise, le noir et blanc. En installant au Bon Génie une cabine qui reproduit la technique des célèbres studios Harcourt, spécialistes du portrait glamour.Autre nouveauté, l'apparition de cabines accessibles aux handicapés. «On vient d'en installer une à la Migros de La Praille. C'est une première en Suisse. Jusqu'à présent, les personnes à mobilité réduite devaient se rendre chez un photographe privé», confie Eric Grassi, le directeur commercial de Copyphot, qui gère un parc de 40 machines dans le canton.Ces appareils n'ont donc plus rien à voir avec les photomatons de jadis. Le ventilateur, qui soufflait pour sécher vos photos, c'est fini! «On a su s'adapter aux nouvelles technologies. La qualité intrinsèque de nos photos s'est nettement améliorée», certifie notre interlocuteur.

Une cabine grenat !

Pour s'en convaincre, il suffit de tester la cabine du Genève-Servette Hockey-Club, l'attraction de l'hiver aux Vernets. Lors des matches, ce beau photomaton grenat vous immortalise en compagnie des joueurs du club. Ou, mieux encore, flanqué de Calvin et Calvina, les célèbres mascottes des Aigles. «Lorsqu'on l'a inauguré, il y avait la queue dans le hall de la patinoire», confie, ravie, Vanessa Favre, responsable événementiel du club. Un succès qui étonne, car l'animation semble un rien désuète. Songez, le photomaton a été inventé en 1924! «Les dirigeants du club et notre société se sont impliqués dans ce projet avec enthousiasme, même si la gestation fut longue», souligne Eric Grassi. «Il a fallu créer des visuels pour personnaliser la machine, faire des séances de shooting avec les joueurs, régler des paramètres techniques.» Clic-clac. De bleu, t'as vu ma tronche avec Calvin !