«Les fans et responsables de l’Usine ont dépassé les bornes! Deux manifestations salissantes et chaotiques, le 24 octobre et le 19 décembre ont mis le centre-ville sens dessus dessous. Rappelez-vous ces déprédations sur le patrimoine genevois, le Grand Théâtre notamment, les magasins saccagés, les devantures de banques taguées… Et que dire des concerts de métal jusqu’à 5 heures du matin à l’Usine à faire trembler les murs de nos chambres à coucher!» Les riverains de la place des Volontaires sont à bout de nerfs.
Pétition
Au lendemain de la manifestation sauvage du 19 décembre en ville de Genève, qui a occasionné des dizaines de milliers de francs de dégâts, Catherine et Luigi (noms connus de la rédaction), responsables de l’association des habitants de la rue du Tir, sortent leurs munitions. L’association a en effet lancé une pétition demandant que l’Usine fasse preuve de responsabilité. «Nous avons déjà récolté quelques centaines de signatures, détaillent-ils. La pétition sera adressée aux autorités sécuritaires cantonale et municipale. Nous demandons aussi aux polices d’augmenter les surveillances pour lutter contre la petite criminalité qui gangrène les lieux.»
Les riverains de la place des Volontaires constatent, en effet, que depuis quatre ans, contrairement à ce qui leur a été annoncé, il y a encore trop de délits; bagarres, trafic de drogue, nuisances de toutes sortes, commis près de l’Usine et pas assez de rondes policières. Dans la foulée, les habitants rappellent que l’attitude des responsables de l’Usine n’est pas acceptable. «Depuis plus de deux décennies, les habitants du quartier, où vivent des familles et des aînés établies de longue date, doivent endurer des nuisances qui dépassent les limites du tolérable. Nous subissons les basses jusque dans nos chambres, mais aussi le deal sous nos fenêtres, les haut-parleurs en plein air et les entrées d’immeubles sont transformées en latrines…» Et d’appuyer: «Aucune de nos propositions visant à pacifier l’utilisation de l’espace public du quartier par les clients de l’Usine, telles que le déploiement de médiateurs de rue comme cela s’est fait avec succès en Suisse romande, n’a été retenu à ce jour.»
Alors que cette pétition est sur le point d’aboutir, le Département de la sécurité et de l’économie (DSE) annonce vouloir mettre en œuvre de nouvelles mesures pour contrer les manifestations sauvages. Le DSE reconnaît qu’il n’y a pas eu assez de policiers engagés lors de la manifestation du 19 décembre, tout en rappelant que la majorité était, ce soir-là, mobilisée dans le canton à cause des menaces terroristes. Le DSE s’engage donc à revoir désormais sa stratégie sécuritaire lors de manifestations sauvages.