Luc Barthassat débarque au MCG

L’ex-ministre PDC vise l’Exécutif de la Ville de Genève en mars 2020, aux côtés de Daniel Sormanni.

  • Daniel Sormanni et Luc Barthassat: «On est très complémentaire», dit l’ex-PDC. FRANCIS HALLER

    Daniel Sormanni et Luc Barthassat: «On est très complémentaire», dit l’ex-PDC. FRANCIS HALLER

Un ancien conseiller d’Etat qui vise l’Exécutif de la Ville de Genève, de mémoire de Genevois, on n’a jamais vu ça. Une première signée Luc Barthassat. Après avoir démissionné du PDC mi-novembre, l’ex-ministre nous annonce en primeur son arrivée au MCG. Et, dans la foulée, sa candidature au Conseil administratif sous la bannière de ce parti. «Ce sera un ticket à deux», s’empresse de préciser Luc Barthassat.

Daniel Sormanni, chef de groupe et figure du MCG en Ville, conserve la première place de ce duo. «On en a bien sûr beaucoup discuté. Je ne me voyais pas débarquer comme ça: poussez-vous que je m’y mette», poursuit le nouveau venu. Et d’insister: «On est très complémentaire Daniel Sormanni et moi. Il a une grande expérience aux finances et j’apporte mes propres compétences.»

Comment Daniel Sormanni, qui, il l’avoue, pensait partir seul, prend-il l’arrivée de l’ex PDC? «Je pense que Luc et moi n’avons pas le même électorat et que cela peut être complémentaire. Tout ceci se fait dans un bon esprit. Et dans le respect du travail accompli par le MCG et par moi-même.» Ce parcours lui confère «une certaine légitimité», estime Daniel Sormanni. «Depuis 2011, le groupe et moi-même avons fait un travail de fond au Municipal. Avec de très nombreuses propositions sur les thèmes qui nous sont chers.» Tels «la maîtrise des dépenses, l’application de la préférence cantonale en Ville, la protection des sans-abri, la défense de notre parc arboré. J’étais seul à l’automne 2016 à courir après les tronçonneuses sur la plaine de Plainpalais». Un travail qu’il entend poursuivre s’il est élu magistrat. «Ce qui m’intéresse ce sont les finances. Les travaux m’iraient aussi.»

«On m’a souvent dit que j’étais le MCG du PDC!»

Pour Luc Barthassat, les thèmes primordiaux sont les suivants: transport, environnement, lutte contre la pollution. Il prône aussi un rééquilibrage des subventions dans les domaines sportif et culturel. Mais pourquoi sous la bannière MCG? «On m’a souvent dit que j’étais le MCG du PDC! rétorque-t-il. C’est un des partis du centre à Genève. Et surtout, il n’est pas mêlé aux affaires que ce soit celle des notes de frais ou l’affaire Maudet.»

Autre point capital à ses yeux: le parti compte beaucoup de petits entrepreneurs. Enfin, «j’ai toujours été pour la préférence cantonale. J’ai beaucoup travaillé avec Mauro Poggia à ce sujet au Conseil d’Etat.» C’est essentiellement cette expérience au sommet de l’Etat que Luc Barthassat entend mettre à profit pour renforcer les liens Ville-Canton. «Il faut stopper cette guéguerre.» Que répond-il à ceux qui qualifieraient son arrivée sur la liste MCG d’opportuniste? «Ce qui m’intéresse et me remplit d’enthousiasme, c’est le défi!»

Le premier tour, c’est une chose mais quelle sera la stratégie adoptée pour le second? «Dans le contexte actuel, tout est ouvert, affirme Luc Barthassat. Dont celui de se maintenir tous les deux. Avec tous les changements (ndlr: quatre conseillers administratifs sur cinq ne se représentent pas), le MCG pourrait placer deux magistrats à l’exécutif!»

S’il est, a priori, plus favorable au retrait d’un des deux candidats au second tour, «pour éviter une dispersion des voix», Daniel Sormanni confirme que «le jeu est très ouvert. De nouvelles forces apparaissent et les divisions sont fortes au sein des groupes. Tout dépendra du résultat du premier tour.»

Formellement, ce ticket à deux sera validé par l’assemblée des délégués lundi 9 décembre. Une simple formalité selon les dirigeants du MCG.