MAH: la Ville met au pied du mur la Fondation Gandur

POLÉMIQUE • Le conseil administratif de la Ville de Genève remet en cause la Convention signée en 2010. Des modifications importantes sont demandées afin de garantir la primauté de l’intérêt public du futur Musée d’art et d’histoire.

  • Jean Nouvel - MAH. dr

    Jean Nouvel - MAH. dr

Rebondissement dans la saga sur la restauration et l’agrandissement du Musée d’art et d’histoire. Le Conseil administratif de la Ville de Genève remet partiellement en cause la convention passée, le 11 mars 2010, entre la Fondation Gandur pour l’art (FGA) et la Ville de Genève. Il le fait sous la forme d’un amendement, opportunément déposé au moment où les élus municipaux voteront le crédit du projet Jean Nouvel de 132 millions de francs, financé pour moitié par des donateurs.

Vendre les bijoux de famille

Pour mémoire rappelons que la Convention a été farouchement contestée par Ensemble à Gauche et l’UDC. Ces deux formations reprochaient pêle-mêle au Conseil d’administration (CA) de «donner un droit de regard inacceptable à la Fondation Gandur sur les activités du futur musée, de trop privatiser un bien public et de vendre ainsi ses bijoux de famille».

Intérêt public

Message qui a été entendu. Mais quelles sont au juste les modifications que le CA entend soumettre à délibération? «Afin de garantir la primauté de l’intérêt public, tout en maintenant la collaboration avec la Fondation Gandur, le CA estime nécessaire de préciser le périmètre de référence et de permanence des œuvres déposées des collections de la FGA», précise le projet d’amendement. Qui propose également de «redéfinir les types de locaux mis à disposition par la Ville de Genève et de prévoir une limitation de la durée de l’engagement de leur mise à disposition. De définir les conditions de mention du partenariat et les références à la FGA dans la partie publique et virtuelle du MAH. D’en limiter les mentions aux seules collaborations liées aux collections de la FGA. Et de prévoir une clause de résiliation de la Convention pour les deux parties.»

Sortir du bois

En résumé, pas question pour la Ville de Genève de vendre les bijoux de famille ou de laisser Jean-Claude Gandur décider seul de ce que l’on  fait de ses pièces. Le message est clair, la Ville tient à ce partenaire prêt à verser 40 millions de francs. Mais à condition que la Ville reste maître de son action. La balle est maintenant dans le camp des conseillers municipaux. Et, surtout, de Jean-Claude Gandur. A lui de montrer ses intentions au sujet du Musée d’art et d’histoire dont on n’a pas fini de parler ces prochaines semaines.