«Pour la première fois nous avons une liste d’attente»

ENJEUX • Alors que les Automnales débutent, le président parle de la «foire» de tous les records et des enjeux qui attendent le complexe d’exposition genevois.

  • Robert Hensler est le président de Palexpo, organisateur et hôte des Automnales. DR

    Robert Hensler est le président de Palexpo, organisateur et hôte des Automnales. DR

Quel Salon ou événement, existant ou à créer, rêveriez-vous de voir à Palexpo?

Robert Hensler: Au niveau des jeux vidéo, qui font appel aux nouvelles technologies, il y a aujourd’hui un engouement, notamment en Asie, avec des compétitions qui s’organisent et qui remplissent des stades entiers. Il y a là un potentiel à développer, pour un salon ou une compétition. Si cela marche en Asie, il n’y a pas de raison que cela ne marche pas à Genève! Cela entre dans la stratégie de Palexpo, qui consiste à organiser des salons existants, tels que le Salon international de l’automobile, le Salon de la haute horlogerie, le Salon de l’aviation civile, le Salon du livre et de la presse, à développer le Salon Bébé et l’expo Juniors, ou encore à lancer des événements nouveaux, tel que ArtMonte-Carlo.

En quoi consiste ce dernier?

R.H.: C’est un clone d’ArtGenève. Parmi les missions de Palexpo, il y a la volonté de faire rayonner Genève et sa région. Avec, comme conséquences, des retombées économiques importantes. De plus en plus, Palexpo va ainsi sortir de ses murs, comme dans ce cas d’ArtGenève à Monaco.

Avec le Salon de l’Auto, les apparaissent comme l’un des événements phare de l’année, sur lequel Palexpo peut se reposer...

R. H.: Absolument. Depuis le lancement de cette manifestation en 2009, nous vons connu une augmentation de fréquentation de 45%, avec 145’000 personnes en 2014; le but, cette année, est de franchir la barre des 150’000 visiteurs. Les Automnales ont pris leur envol avec huit salons, dont deux nouveaux (salon nautique du Léman et salon des vacances, voyages et loisirs), plus de 500 exposants (100 de plus que l’an dernier) dont 35% de nouveaux venus. Sans compter les 180 entreprises qui participent aux salons Vacances et Nautisme. Ce qui est réjouissant, c’est que pour la première fois, nous avons une liste d’attente...

Quelle est la clé de ce succès?

R.H.: La clé, c’est d’avoir réussi à faire évoluer la manifestation. Une foire traditionnelle, personnellement, j’ai un peu de peine à y croire. Aujourd’hui, si vous voulez acheter un frigo ou une machine à laver, vous pouvez comparer sur internet puis aller dans une grande surface qui propose tous les modèles. Vous pouvez aussi effectuer cet achat aux Automnales mais vous n’attendez plus forcément la foire pour cela.

Pour autant, rien n’est immuable. Est-ce qu’un événement, que vous organisez, aussi prestigieux soit-il, pourrait-être menacé si sa rentabilité venait à manquer?

R.H.: La mission de Palexpo est d’être au service de la communauté, de faire rayonner Genève et la Suisse dans le monde, de générer des retombées économiques pour la région et de s’autofinancer. Quant à l’objectif stratégique de son conseil d’administration et l’action de sa direction, il est de faire de Palexpo un lieu de vie, pas seulement un lieu où on se rend pour voir une exposition avant de repartir. Il est important que Palexpo fasse partie de la communauté genevoise.

En tenant compte de tout cela, il est bien clair qu’un salon peut avoir une rentabilité qui faiblit, voire même perdre de l’argent, mais on ne peut pas se le permettre pour tous les salons, sinon comment assurer notre mission?

Concrètement, est-ce qu’un Salon est menacé aujourd’hui?

R.H.: La plupart de nos Salons fonctionnent bien. Il n’empêche que nous sommes très attentifs, notamment à celui du Livre et de la presse, où c’est essentiellement la culture qui y est dispensée. Mais nous devons tout faire pour maintenir ce type d’événement, car il touche à nos racines...