«Protéger les intérêts suisses»

ÉCONOMIE • Le conseiller national Mauro Poggia se mobilise pour que la France ne renfloue pas les caisses de la Sécu sur le dos des travailleurs transfrontaliers.

  • Le conseiller national MCG Mauro Pogia.

    Le conseiller national MCG Mauro Pogia.

«J'ai déposé le 8 avril un texte parlementaire pour permettre à tous les travailleurs transfrontaliers, même ceux qui ne sont pas Suisses, de revenir au régime de la LAMal, alors que les autorités françaises veulent les soumettre automatiquement aux cotisations de la sécurité sociale, dès juin 2014», plaide Mauro Poggia, député au Grand Conseil et conseiller national du Mouvement citoyens genevois (MCG). «Tout le monde parle du Grand Genève mais personne ne s'occupe des ressortissants suisses domiciliés en France voisine. Pourtant, ce qui est en jeu pour eux, c'est la possibilité de continuer à se soigner en Suisse. Si rien n'est entrepris, les prestataires de soins à Genève, comme les Hôpitaux universitaires (HUG) verraient aussi leur échapper une part importante de leurs patients obligés par la Sécu de se soigner en France», poursuit Mauro Poggia.

Le MCG aide les frontaliers

En effet, le changement de régime voulu, fin 2012, par le gouvernement français (lire ci-dessous) ne permettra plus aux Suisses vivant en France d'avoir accès aux deux réseaux de santé (français et suisse). Ironie de la situation, en voulant protéger les intérêts des ressortissants suisses vivant en France, Mauro Poggia vient également en aide aux frontaliers. Une gageure pour un élu MCG, non? «Cela prouve que nous sommes avant tout pour la protection de l'économie genevoise et pas contre les frontaliers», explique Mauro Poggia. Qui reconnaît au passage que son texte permet effectivement «aux Français qui travaillent en Suisse de bénéficier du choix de leur couverture maladie et, par conséquent, du lieu où il veulent se faire soigner».

Changement de régime

GiM • Fin 2012, le gouvernement français a annoncé un changement de régime pour les frontaliers. Celui-ci prévoit notamment de soumettre ceux travaillant en Suisse aux cotisations de la sécurité sociale. But de la manœuvre: récupérer environ 400 millions d'euros (480 millions de francs) de cotisations et aligner les frontaliers sur les autres assurés sociaux français.Dans le cadre des bilatérales entre l'Union européenne et la Suisse, les frontaliers bénéficiaient, depuis mai 2002, d'un droit d'option leur permettant de choisir entre la Sécu, la LAMal ou une couverture privée leur garantissant l'accès aux réseaux de santé suisse ou français. Ce droit arrive à échéance en mai 2014 pour les frontaliers mais également pour les Suisses domiciliés en France.