«Je trouve déplorable d’attribuer des manifestations comme la fête du Nouvel-An sans le moindre appel d’offres», dénonce le conseiller municipal en Ville de Genève Adrien Genecand. Dans la ligne de mire de l’élu PLR, la maire Esther Alder. Il lui reproche notamment d’avoir chargé une société privée d’organiser l’événement sur le quai du Mont-Blanc et aux Bains des Pâquis sans passer par la case appel d’offres. «Il s’agit d’un mandat de 220’000 francs payé par la Ville de Genève. Lorsque la collectivité publique met ainsi la main à la poche, elle est en droit de vérifier si les sociétés mandatées sont en mesure de fournir les prestations requises.»
Transparence
Pour cela, Adrien Genecand préconise notamment plus de transparence et de concurrence dans l’attribution des mandats. «Cela a le mérite de créer plus d’inventivité, de qualité de la part des organisateurs et, d’une certaine manière, offre une saine concurrence qui peut déboucher sur des économies», plaide-t-il. Pour que la pratique des appels d’offres soit à nouveau prise en compte, le conseiller municipal déposera une interpellation urgente lors de la prochaine session parlementaire. «Revoir les règles du jeu me paraît indispensable même si je sais pertinemment qu’il est trop tard pour changer quoi que ce soit pour le Réveillon de cette année.»
Satisfaire tous les publics
Tout autre son de cloche du côté de la Mairie. La magistrate verte Esther Alder tient à rappeler que «c’est à la demande du Conseil municipal que la Ville a repris, en 2010, la mise sur pied de la Fête du 31 décembre. Compte tenu des montants engagés, la loi ne recommande pas de procéder par appels d’offres», précise-t-elle aussitôt. Avant d’insister sur le nombre important de partenaires publics, privés et associatifs impliqués dans cet événement: «Cette année, il y a l’Université avec la marelle ludique géante, le CARE, l’Union maraichère pour la réalisation d’une Disco Soupe, plusieurs associations culturelles pour l’animation des scènes et des buvettes ou encore les Bains des Pâquis et le Grand Hôtel Kempinski pour le feu d’artifice. De quoi satisfaire tous les publics et assurer une diversité dans le travail attribué à plusieurs partenaires, petites et moyennes entreprises et associations locales. D’autant que pour assurer une meilleure visibilité à l’événement, nous avons décidé de revenir à un site unique. Le bord du lac a été choisi pour que la fête reste dans un environnement lié à une mairie verte et solidaire», précise-t-elle («GHI» 04.11.15). Avant de conclure: «Par ailleurs, il ne faut pas oublier qu’un budget important est dévolu à la sécurité, à la fermeture des rues et à l’aspect sanitaire, avec une ambulance et la police du lac sur place.»