Maria* en tremble encore. Elle se remémore avec difficulté son aventure survenue, début juillet, au bord du Rhône du côté de la Jonction.
«Mon chien, pris dans un tourbillon, était en train de se noyer sous mes yeux! Je suis allée l’aider en sautant dans le fleuve et me suis retrouvée dans ce même tourbillon. Je n’arrivais plus à revenir à la surface. Avec Tchaï, mon berger australien, nous nous enfoncions dans la vase!» C’est finalement, une amie, juchée sur un tronc au-dessus de l’eau, qui réussira à les extraire de l’eau.
En état de choc, la Genevoise s’étonne que les chiens soient autorisés à se baigner dans ce fleuve reconnu comme étant dangereux. «Des associations de chiens, mais aussi des agents municipaux nous recommandent d’aller dans le Rhône avec nos animaux lors de fortes chaleurs alors que ce fleuve peut devenir rapidement mortel à cause de ces forts courants», déplore-t-elle.
Pour sa part, le Service de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV) n’a pas eu connaissance de noyade de canidés depuis deux ans. Michel Rérat, vétérinaire cantonal, recommande aux propriétaires de chiens d’être extrêmement vigilants et déconseille fortement de les laisser se baigner pendant les orages ou lors de conditions météorologiques défavorables. «Il est également important de connaître les habitudes de son compagnon à quatre pattes, ne jamais le forcer s’il n’a pas envie de sauter dans l’eau, poursuit-il. Enfin, il est aussi primordial de bien le surveiller, car l’animal ne connaît pas forcément ses limites.»
Le fleuve est-il si dangereux que cela? Y a-t-il des tourbillons? «En réalité ce sont les forts courants qui donnent cette impression, détaille Philippe Favero, officier de direction au Service d’incendie et de secours. Le Rhône est un fleuve sauvage avec des zones de remous et les contre-courants peuvent parfois nous aspirer vers le fond, donnant la sensation qu’on s’enfonce dans des sables mouvants.»
* nom connu de la rédaction