Salauds de riches

LOGEMENT • C’est nouveau, cela vient de tomber. Le parti socialiste genevois lorgne sur le Golf Club de Genève situé sur les hauts de Cologny, pour y construire des logements. Et si possible des habitations à loyer modéré, évidemment! Rien de moins que cela! Une motion a donc été déposée par le parti socialiste pour demander le déclassement des parcelles concernées, sises actuellement en zone agricole.

«C’est un ghetto de riches et il faut amener de la diversité dans ce secteur», a notamment affirmé la présidente du parti socialiste, Madame Carole-Anne Kast. C’est donc la lutte des castes qui continue à Genève. Tout comme le «cher» président de notre grand voisin la France, il semblerait que chez les socialistes genevois, on n’aime pas trop les riches non plus. Et pourtant, il me semblait bien que c’était ces mêmes riches qui payaient la très grande majorité des impôts récoltés par notre canton? (10% des contribuables avec les plus hauts revenus paient les deux tiers de tout l’impôt sur le revenu). Car il en faut des sous pour financer le social, qui est très lourd à Genève. Notre petit canton, grâce notamment au parti socialiste et à ses représentants, est très axé sur le social et il est connu et reconnu que nous sommes en avance sur les autres régions de suisse. Les riches, à ce sujet du moins, n’ont rien à se reprocher. Ils crachent abondamment au bassinet et c’est tant mieux pour nos institutions sociales et pour tous les gens qui sont dans la dèche! Il vaudrait donc mieux qu’ils ne s’appauvrissent pas, ou pire, qu’ils nous quittent, ces salauds de riches…

Cette motion me choque et me donne envie d’aller voir ailleurs. Mais spontanément, ma première réaction à une telle connerie est que je me demande pourquoi on n’interdit pas aux gens de la gauche de jouer au golf ou de manger du caviar. S’il faut séparer les classes, autant le faire drastiquement. Cela ne sera pas plus choquant que la motion de Madame Kast. Car ils existent et j’en connais beaucoup de ces personnes qui pensent à gauche et vivent à droite, dans l’opulence, en mangeant du caviar et en jouant au golf! Bien que je les critique elles me sont en général très sympathiques, beaucoup sont des amis. Le monde aurait-il à ce point changé pour qu’on dénie aujourd’hui à une ville comme Genève le droit d’avoir un magnifique golf et à ses riches membres d’y jouer et d’y manger du caviar?

Ce n’était donc pas cela, la démocratie? Le droit pour chacun de travailler, de gagner de l’argent et, en respectant les lois, de le dépenser à sa guise, en jouant au golf ou à la pétanque, après avoir copieusement financé les institutions sociales du pays, cela va de soi! Faudra un jour qu’on m’explique…