De mémoire d'enseignants, on n'avait jamais connu pareille pagaille, lors d'une journée sportive. Mardi dernier, les élèves du cycle de la Florence devaient appeler une boîte vocale pour savoir si la manifestation se déroulerait comme prévu. Or, le répondeur afficha, durant une demi-heure, des messages contradictoires, qui prêtèrent à confusion. Jugez plutôt. Sept heures du matin. Une voix virtuelle leur annonce que la sortie est maintenue. A 7h10, la version change: «La journée sportive est annulée, pour des raisons administratives.» A 7h20, nouvelle précision: «Les élèves n'iront aux cours que l'après-midi.» A 7h30, contre-ordre. «La journée sportive aura finalement bien lieu.» Bel embrouillamini. Résultat: le cycle a éparpillé ses 600 élèves dans tout le quartier. Certains se sont pointés à l'école et d'autres au stade du Bout-du-Monde. Sans parler de ceux qui en ont profité pour faire la grasse matinée. Quelle chienlit!
Un jeu d'enfant
Du côté de la Florence, on plaide non-coupable, le cœur sur la main. «Notre cycle n'y est pour rien. On a été victime d'une mauvaise farce.» Selon les profs, de petits plaisantins seraient parvenus à pirater cette plate-forme d'infos régionales. Et ce, en quelques clics de souris, en l'absence de tout filtrage. «En fait, n'importe qui peut s'inscrire sur ce site. Vous entrez vos coordonnées. Puis vous tapez votre texte, qui sera converti par un robot en un document sonore.» Un jeu d'enfant donc pour nos gais lurons, qui ont signé, ma foi, un gag d'anthologie qui restera dans les annales.
«Allô! T'es où?»
A la Florence, toutefois, on rit jaune. Car cette blague cocasse aurait pu entraîner un chaos total. Sans la réactivité de la direction qui, après avoir fait annuler les faux messages, posta des maîtres à l'entrée de l'école pour aiguiller les élèves. Et grâce au téléphone arabe, qui fonctionna, paraît-il, à merveille entre écoliers. Portables en mains. «T'es où, toi? Quoi, devant le cycle! Mais faut aller au Bout-du-Monde. Comment ça, c'est annulé? Et Dany, il va où? Quoi, il dort! On se rappelle…»