«C’est le plus mauvais aménagement que l’on pouvait faire ici, c’est inadmissible», tempête Claude Proz, directeur du Théâtre du Léman. Depuis l’installation d’un feu de circulation au croisement de la rue de Monthoux et du quai du Mont-Blanc, les spectateurs de son établissement se retrouvent bloqués dans un bouchon monstre à la fin des spectacles. D’autant qu’à l’intersection, avec le feu orange clignotant, les automobilistes doivent céder le passage aux piétons, qui conservent la priorité. Une situation source de dangers et de conflits sur la vingtaine de mètres qui séparent la sortie du parking de la nouvelle signalétique.
Capharnaüm
A l’issue d’une représentation, 1300 spectateurs sortent quasiment simultanément du théâtre, dont environ 400 personnes en voiture. La rue se transforme alors en véritable capharnaüm sous les fenêtres de l’Hôtel d’Angleterre, de l’autre côté de la rue Monthoux, qui déplore également ce nouvel aménagement. Son directeur, Jean-Vital Domézon, s’étonne d’ailleurs du manque d’automatisme de la signalétique. «Si un véhicule est mal stationné, on ne peut quasiment plus passer. Pour nos voituriers, accueillir nos clients devient alors un véritable défi», regrette-t-il.
Excédés par l’attente, certains automobilistes n’hésitent pas à couper la route aux passants. S’ensuivent des insultes, parfois des hurlements. A contrario, un conducteur un peu trop cordial essuie de nombreux klaxons: les nerfs s’échauffent, d’autant que certains ont de la route pour rentrer. C’est le cas de Maïté – venue de Fribourg avec son fils –, qui attend depuis une demi-heure au fond du parking de six étages que les voitures qui la précèdent avancent. «C’est la première fois que je mets trente minutes pour faire quelques mètres. Mais à quoi pensent ceux qui prennent ces décisions?» s’interroge la mère de famille. Une question que se pose aussi Claude Proz, qui a adressé plusieurs courriers aux autorités, pour l’heure sans grand effet.