Le tragique de l'histoire

  • DR

Il y a une chose que l’on doit enseigner à l’école, c’est le tragique de l’histoire. Dans notre système scolaire genevois, beaucoup trop de bons sentiments. Parce que Genève abrite les organisations internationales (dont nous sommes juste les hébergeurs), elle finit par croire elle-même – et tenter de faire croire aux élèves – que cette toile tentaculaire sert à quelque chose. Et qu’il existerait, très sérieusement, des «intérêts planétaires», au-dessus des nations.

C’est un leurre absolu. Transmettre cette illusion aux jeunes générations, ça n’est pas leur rendre service. Il faut, au contraire, leur dire la vérité. L’histoire est tragique. Les peuples, depuis la nuit des temps, se font la guerre. La noirceur du pouvoir est partout. Nul n’y échappe: ni femmes, ni hommes, ni jeunes, ni vieux, ni gauche, ni gentil PDC, ni droite. Et chacune de ces catégories, si elle accède au pouvoir, l’exercera exactement comme toutes les autres. Avec le même risque d’abus, la même arrogance, la même morgue, celle des puissants.

Cela, les élèves doivent le savoir. L’humain ne doit pas leur être enjolivé. Mais montré tel qu’il est: maléfique, prédateur. Tous les humains! Il faut enseigner, plus que jamais, l’histoire politique, et économique, non à travers le prisme de la morale, mais avec l’indispensable cynisme intellectuel qui s’impose. Celui de luttes d’intérêts féroces pour la survie. Le reste, c’est du confort anesthésié de bobos urbains. Donc, du blabla.