Les causes, les effets

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Bien sûr qu’il ne faut pas faire de politique à l’école. Pas question, par exemple, de vanter un parti, au détriment d’un autre. Sur ce point, nous sommes tous d’accord. Mais la politique, au sens le plus noble, celui de la Cité, ses institutions, son histoire, évidemment qu’il faut en parler. Dès les premières années.

Exemple: le conflit du Proche-Orient, qui rebondit depuis quelques jours avec une violence extrême. Pas question, pour un prof, de prendre parti. Mais pourquoi les profs d’histoire, par exemple, devraient-ils demeurer silencieux, alors que s’embrase l’une des régions les plus chargées de passé du monde?

Mettre en perspective. Donner aux élèves des clefs de compréhension. En demeurant strictement factuel. C’est possible. Et c’est souhaitable! Entre Israël et les Palestiniens, comment en est-on arrivé là? La Guerre de 1948, puis celle de 1956 (Suez), puis celle des Six Jours (1967), puis celle du Kippour (1973), puis celle de 1982 (Sud du Liban), puis les Intifadas, etc. Des faits, toujours des faits. Des clefs. Des éléments, pour saisir l’ensemble.

L’ennemi du fanatisme, c’est le savoir. Tout élément factuel, enseigné avec intelligence, mise en perspective, établissement de la chaîne des causes et des effets, ainsi que nous y invite l’historien grec Thucydide (Ve siècle avant notre ère), dans sa Guerre du Péloponnèse, sera de nature à augmenter le champ du possible, combattre les idées reçues, le fanatisme. Et, finalement, éclairer le présent. L’un des rôles les plus nobles de l’école.