Les futurs députés et conseillers d’Etat verts interdits de viande

Réunis samedi 21 mai en congrès, les Vert.e.s genevois ont voté une charte exigeant des candidats au Grand Conseil et au Conseil d'Etat qu’ils adoptent un régime a minima végétarien lors des repas officiels. Explications.

  • La viande bientôt bannie des assiettes des conseillers d'Etat et députés verts. 123RF

Fini la viande pour les futurs conseillers d'Etat et députés verts! Voilà ce que dit, en substance, la charte des candidats du parti genevois pour 2023. Voté samedi 21 mai à l’occasion du congrès, ce nouvel amendement est rédigé comme suit: «Si je suis elu-e au Grand Conseil, je m'engage à adopter un régime a minima végétarien lors des plénières, séances de travail, repas officiels ou tout autre événement où je serai amené-e à me rendre en ma qualité de député-e des Vert-e-s.» Idem pour les candidats au Conseil d’Etat, les deux sortants: Fabienne Fischer et Antonio Hodgers.

Pas d’interdiction de l’alcool

Un amendement qui n’a toutefois pas fait l’unanimité. Le oui l’a emporté avec 53 voix, contre 45 non et 16 abstentions. A noter qu’un autre amendement proposait d’interdire l’alcool durant ces mêmes repas. Celui-ci a été rejeté par 67 non contre 18 oui et 21 abstentions. La charte d’engagement des candidats a finalement été adoptée à une large majorité. Sur les réseaux sociaux, la nouvelle fait réagir. La députée Sophie Desbiolles défend le nouvel amendement «végétarien»: «Les Vert-e-x-s ont choisi d'agir avec responsabilité face à l'urgence climatique et à l'effondrement de la biodiversité. Je suis très fière d'être verte et les remercie.»

«Inciter plutôt qu’imposer»

D’autres demeurent sceptiques à l’image de l’ex-conseiller national, Ueli Leuenberger: «Mieux vaudrait inciter qu’imposer. Cela a certes été voté mais cette question mérite encore discussion.» Reste que certains ne digèrent pas. Et ont commencé à récolter des signatures afin de demander la tenue d’une assemblée générale pour réviser la charte des candidats.

Interrogée par nos soins, Delphine Klopfenstein-Broggini, la présidente des Vert.e.s (réélue samedi 21 mai) tempère: «Nous allons en rediscuter lors de l'assemblée du 11 juin. La question est intéressante mais ne peut pas être réglée en 30 minutes.» Et la présidente de militer pour un compromis: «la mesure pourrait être moins contraingnante. Le dialogue reste notre priorité.»