Les locataires et les retraités ne sont pas le problème

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Le Conseil fédéral a tenu sa énième table ronde sur le logement. De table ronde en table ronde, aucune proposition ne surgit en faveur des locataires. Rien à voir avec le sauvetage de Credit Suisse… Les bailleurs, eux, ne perdent pas leur temps et font voter au parlement 4 textes pour faciliter les congés et empêcher la contestation des loyers abusifs.

Les propositions ne manquent pourtant pas. Avec l’Asloca Genève, j’ai proposé à Berne que les bailleurs ne puissent pas profiter de la hausse des prix à la consommation pour majorer les loyers. Pourquoi devrions-nous payer plus de loyer parce que les prix des denrées alimentaires et les primes maladies augmentent? Et quand bien même mon bailleur aurait plus de frais – s’il indexe le salaire du concierge – pourquoi ce surcoût ne serait pas pris sur la part abusive de mon loyer?

Mes propositions ciblent les causes du mal qui pourrit la vie à des centaines de milliers de locataires. Il s’agit des rendements éhontés des bailleurs et non pas de la situation des retraités qui vivent dans des logements devenus trop grands pour eux (et qui souvent accueillent leurs petits-enfants).

Ceux qui accusent les aînés ne s’indignent jamais de la multiplication des logements de standing – certainement pas destinés à loger des familles nombreuses – tel ce triplex de 340 m² en ville de Genève. Rationner les classes populaires et moyennes et laisser libre cours aux projets immobiliers somptuaires en PPE sont les deux faces d’une même politique à combattre.