Les sites de comparaison entre les offres des différents assureurs ont plusieurs défauts. Le principal, est de ne tenir compte que du montant des primes. Il faudrait pourtant les pondérer en fonction de la modalité de remboursement des assureurs. Il faudrait aussi prendre en compte d'autres particularités, comme par exemple l'existence éventuelle d'un bonus permettant de récompenser les individus qui ne vont pas chez le médecin, ou très peu.Accessoirement, un comparatif devrait aussi signaler l'existence de niches de marché ou de statuts spéciaux. Là encore, rien n'est mentionné.
Tarif étudiant
Ces sites ne parlent pas non plus du dixième des personnes concernées en Suisse – elles seraient quelque 50'000 – qui connaissent l'existence d'un plan d'assurance réservé aux étudiants et écoliers étrangers. A 80 francs par mois jusqu'à l'âge de 30 ans, et seulement 100 francs de franchise annuelle, les conditions de la Student care, une émanation de la Chrétienne Sociale Suisse (CSS), sont pourtant imbattables. A Genève, le service de l'assurance-maladie – lorsqu'il rappelle aux étudiants fraîchement installés l'obligation qu'ils ont de s'assurer – joint à la lettre la liste des assurances et des primes applicables à tout un chacun, mais évite soigneusement de les informer de l'existence d'une offre les concernant quatre fois moins chère. Curieusement, la CSS elle-même ne fait guère de publicité autour de l'offre Student care. Il est vrai que l'inégalité de traitement est flagrante. D'autres assurés pourraient légitimement finir par se demander - si une assurance est rentable à ces primes-là - pourquoi ils ne pourraient pas eux aussi en profiter.
Primes pour frontaliers
Autre question susceptible de fâcher: comment est-il possible que les assurances puissent couvrir les frontaliers avec des primes aussi imbattables que 68 euros par mois pour une couverture basique destinée aux jeunes (25 ans). A soixante ans, c'est plus cher: 151 euros pour la base, mais toujours bien meilleur marché que la moins chère des primes LAMal. Pour arriver à des primes presque comparables, mais toujours à l'avantage des mutuelles françaises, il faudrait mentionner les couvertures les plus enveloppantes, celles qui couvrent les soins des deux côtés de la frontière, les complémentaires, les soins dentaires, etc. Faire le pas et s'installer de l'autre côté de la frontière peut aussi être le meilleur moyen de faire baisser ses primes.