Réfugiés

  • ©OLIVIER JAQUET

Alerte fake news! La semaine passée, des responsables politiques UDC ont annoncé à des locataires la résiliation de leur bail, prétextant des quotas les obligeant à placer des réfugiés. Les locataires s’offusquent – légitimement, la sauce prend, les médias s’emparent du raccourci, la manœuvre fonctionne. On lit partout qu’on vire d’honnêtes citoyens à cause des requérants d’asile. L’UDC elle-même se rue sur son sujet préféré tel un chiot qui court après sa propre queue. La vieille tactique du pompier pyromane n’a pas manqué sa cible.

Sauf qu’évidemment, tout est faux. La présidente de la commune de Windisch, Heidi Ammon, et le conseiller d’Etat argovien, Jean-Pierre Gallati, tous deux UDC, sont les seuls responsables des résiliations de bails, en réalité justifiées par la démolition imminente des immeubles vétustes. Les quotas sont déjà remplis en Argovie: il s’agit au mieux d’incompétence, au pire de manipulation délibérée, ce qui n’apparaît pas farfelu vu le mode de communication choisi.

Les médias ont repris l’intox qui ne tient, en réalité, que de la propagande politique. Bientôt, tout cela est démenti et décrypté un peu partout, mais le mal est fait, la haine est attisée.

Le PS suisse dépose une plainte auprès du Conseil suisse de la presse. Il justifie son geste, peu orthodoxe pour un parti, par l’importance de l’acuité de l’information médiatique dans un système démocratique. Et on ne peut pas lui donner tort. Nous sommes en année électorale, les médias ne peuvent pas jouer le jeu de la propagande. Le sujet ici, ce ne sont pas les réfugiés, mais les fake news.