Tic-Tac

  • ©OLIVIER JAQUET

 J’adore le changement d’heure. Chaque année, je ressens cette petite injection de dopamine, de voir plus ou moins de lumière le matin ou le soir. Le changement, la mise à jour, le réalignement, moi, ça me plaît et ça me fait du bien.

Et puis j’adore qu’on n’y comprenne rien. Il est l’heure qu’il était hier à la même heure mais on a perdu une heure de sommeil pour gagner une heure de lumière alors avancez vos réveils mais reculez l’heure du dîner. Bref, c’est un joyeux bordel.

Cependant, le fait qu’on n’y comprenne rien permet aussi de nous la faire à l’envers. Pensez-y, il a été décidé de changer d’heure entre le samedi et le dimanche au beau milieu de la nuit. Ni vu, ni connu, on fait semblant de rien et on espère que ça passe.

Mais dans le fond, pourquoi ne pas changer d’heure le vendredi après-midi? A 16h, il serait 17h, l’apéro est avancé d’une heure, rentrez chez vous, la journée est terminée, le week-end commence en avance. Au lieu de voler une heure à notre sommeil, on volerait une heure à notre travail, ce qui nous permettrait d’aller nous coucher plus tôt et d’encaisser le changement.

Une fois par an, une heure disparaît: qui la paie, cette heure? Elle est volée où? La nuit, soit techniquement le moment où notre corps se reconstitue et où nos batteries se rechargent. Si on était des bagnoles, on se rendrait bien compte qu’en mettant moins de benzine dans le réservoir, on peut pas faire la même distance.

Mais malheureusement nous ne sommes que des humains, ces machines que notre économie n’a pas besoin de racheter quand elles sont foutues car le cheptel se renouvelle naturellement.