Olivier de Benoist, il adore jouer le «con misogyne»

SPECTACLE • L’humoriste français qui monte sera à à Genève et Lausanne. Rencontre avec un homme autrefois «plus effrayé par les femmes que par les loups».

  • ODB a l’humour dans la peau. GIM

    ODB a l’humour dans la peau. GIM

«Bref historique de la femme: en 1970, la libération de la femme… on cherche toujours le con qui a payé la caution!» Rires, huées, applaudissements… Depuis ses spectacles Haut débit et Très très haut débit en 2008 et 2009, l’humoriste Olivier de Benoist (ODB) jette son dévolu sur les femmes. Il continue avec Fournisseur d’excès qu’il jouera le 10 décembre au théâtre du Léman.

Mais comment un diplômé de droit passe-t-il au one-man-show? «Issu d’une famille d’aristocrates, j’ai choisi le droit par lâcheté. J’avais l’humour dans la peau mais je n’avais pas le courage de faire le pas», lance-t-il. Passionné de magie, il commence à jouer au magicien dans les bars et à gagner sa vie grâce à ça. Ce qu’il aime, c’est rater les tours. «Cela faisait hurler de rire le public et j’adorais ça. C’est là que je me suis rendu compte que je souhaitais m’orienter dans cette direction: faire rire les gens.»

«Tant qu’elle peut faire les soldes!»

Dans ses sketchs, il lui arrive de fustiger sa femme, et même ses enfants. Est-ce qu’il est marié et père dans la vraie vie? «Malheureusement oui, ce n’est pas une fiction.» Et après le spectacle, ça ne jazze pas à la maison? «Tant que je gagne ma vie grâce à elle et qu’elle peut faire les soldes, ça lui va!»

Lorsqu’on lui lance qu’il est parfois dur avec les femmes dans ses sketchs, il écarquille les yeux: «Il n’y a pas d’ambiguïté dans mes blagues, je joue le rôle d’un con misogyne qui fait rire parce qu’il est con. Après, les gens rient ou pas, chacun ses goûts.»

«Traumatisé» par les femmes

Mais alors pourquoi cette fixation sur les femmes? Avoir été élevé dans un milieu très masculin (il a six frères) et strict a donné des idées à ODB: «Cela m’a donné un sujet en or, j’ai exagéré le trait, comme s’il y avait eu traumatisme. Quand j’étais plus jeune, j’étais plus effrayé par les femmes que par les loups.»

Certains lui ont demandé s’il ne risquait pas d’épuiser le public avec la même thématique. «Mais a-t-on déjà reproché à un boulanger de faire du pain tous les jours? L’exigence est celle du rire. Cela dit, pour le prochain spectacle, je partirai plutôt sur la thématique de la quarantaine.»

En terminant sa tournée en Suisse, ODB a gardé le meilleur pour la fin. «Venir en Suisse c’est une véritable bouffée d’oxygène. Tout me plaît ici; les paysages, l’art de vivre, l’élégance. C’est très reposant. Je dois être le seul Français qui s’installerait un jour en Suisse pour d’autres raisons que fiscales.»

Olivier de Benoist, Théâtre du Léman, quai du Mont Blanc 19, Genève, jeudi 10 décembre à 20h30, www.theatreduleman.com

Egalement à Lausanne (salle Métropole) jeudi 9 décembre à 20h30.