DEUX AMÉRIQUES

Sauf énorme surprise, Joe Biden sera bien le 46e président des Etats-Unis. Il faut lui souhaiter bonne chance. Sa tâche sera immense, et le principal pour lui sera de réconcilier deux Amériques aujourd’hui totalement séparées: celle de Trump et la sienne. Il n’est absolument pas dit qu’il y parvienne. Il faudra plus que des mots, plus que des postures de conciliateur, plus que des attitudes d’empathie avec les gens.

La vérité, c’est que plus de 70 millions d’Américains ont voté pour Trump. La remontée du président sortant, par rapport aux sondages, n’a certes pas suffi, mais elle a été incroyable: regardez la carte, et cette lame rouge (les républicains) qui coupe en deux les Etats-Unis, dans l’axe Nord-Sud. La fameuse «vague bleue» (démocrates), que tout le monde nous prédisait, ne s’est pas produite. Le trumpisme n’est pas mort. Il est même en très bonne forme. Prés d’un Américain sur deux s’en réclame encore.

Car le trumpisme survivra au destin personnel de Trump (qui est d’ailleurs loin d’être scellé). Le protectionnisme économique, le souverainisme, le rejet d’une toile multilatérale inutile, la régulation draconienne des flux migratoires, ainsi que l’excellente politique économique (jusqu’au Covid) du président sortant, voilà qui donne un socle pour survivre, et durer. A cela s’ajoute une chose: Donald Trump, c’est zéro guerre pendant quatre ans. Nul ne peut en dire autant. Et surtout pas les démocrates.