Sur la place fédérale, un escargot est tiré par des femmes revendiquant le suffrage féminin. L’image de 1928 a fait le tour des réseaux à l’occasion du 50e anniversaire du droit de vote des femmes. Celles qui avaient une trentaine d’années à ce moment purent voter pour la première fois à l’âge de 73 ans. Il leur aura fallu une vie de combat.
Ce souvenir fait froid dans le dos, quand on jauge les inégalités qui émaillent encore notre quotidien. Combien de dizaines d’années devrons-nous attendre avant que les jeunes pères n’assument la moitié de la charge à l’arrivée d’un enfant, avec un véritable congé parental? Combien de milliards de francs nous manquera-t-il, car nous exerçons des professions traditionnellement féminines? Et combien de générations de femmes feront encore la somme des discriminations de leur parcours en comptant leur revenu à la retraite?
De ces pionnières, nous pouvons tirer deux enseignements. D’abord, la persévérance. Ensuite, que l’histoire ne s’écrit pas toute seule. La formidable grève des femmes de 2019 a apporté des résultats. Mais le chemin est long et l’engagement, sous toutes ses formes, se poursuit. Parfois, l’histoire s’accélère, on y arrivera avant le prochain anniversaire!