L’enfer des taxes

La grande crainte de l’écrasante majorité des Suisses qui, le 20 octobre, n’ont pas voté pour les Verts, c’est l’enfer des taxes. C’est la crainte des citoyens et des citoyennes de ce pays, celle des usagers de véhicules privés, celle des familles, celle des petits entrepreneurs, celle de la classe moyenne. Déjà qu’on étouffe, en Suisse, et particulièrement à Genève, sous le poids de l’impôt et des redevances, et voilà qu’on viendrait un peu plus nous serrer le garrot.

Pour que la Berne fédérale nous balance une nouvelle taxe dans les gencives, il faudra 101 conseillers nationaux sur 200, et 24 conseillers aux Etats sur 46. Alors à première vue, en gardant la tête froide, on se dit qu’on est sauvés: les Verts, certes en remarquable progression, n’auront, entre 2019 et 2023, que 28 députés sur 200 au National, ce qui est très loin d’être une majorité! Sans alliance, ils ne seront donc rien.

Seulement voilà, il y a le surmoi du PLR et du PDC. Ce sont ces deux partis, avec parfois les Vert’libéraux, qui, entre la gauche et l’UDC, joueront les arbitres. S’ils demeurent tétanisés, notamment le PLR, comme ils l’ont été pendant la campagne, à l’idée de mimer le climatisme des Verts, les taxes passeront. S’ils savent résister à la mode ambiante, elles seront refusées. Si les taxes pleuvent, il ne faudra donc pas en vouloir aux Verts, cohérents à leur idéologie. Mais au mimétisme timoré de partis n’ayant plus d’autre ambition que de jouer une musique écrite par d’autres.