Pour l'honneur

Interviewé dans ce journal, la semaine dernière, par Giancarlo Mariani, puis par votre serviteur dans Les Yeux dans les Yeux, Simon Brandt ne lâche rien. Le candidat malheureux à la Mairie de Genève, interpellé par la police dans des circonstances hallucinantes le vendredi 13 décembre 2019, pour des griefs dont il a plus tard été disculpé, n’entend pas en rester là. Il se bat pour son honneur. Et il a raison.

Le fin mot de l’histoire, je l’ignore. Nous sommes dans un domaine complexe, entremêlé, où le judiciaire se mêle étroitement au politique. Un imbroglio! Mais une chose est certaine: Simon Brandt n’a rien d’un adepte du grand banditisme, ni d’un homme qu’il faudrait arrêter comme s’il appartenait à la Bande à Bonnot, ou à celle de Baader. C’est un homme parfaitement paisible, ne représentant strictement aucun danger pour la société. Si la justice voulait l’entendre, elle avait d’autres moyens à utiliser pour l’appréhender.

Dans sa contre-attaque judiciaire, Simon Brandt, à juste titre, exige des explications. Nous sommes dans un Etat de droit: nous avons, tous, le droit de savoir ce qui s’est passé exactement. Le rôle de certains policiers. Les consignes d’arrestation du Ministère public. Y a-t-il eu volonté d’humiliation, de pression? Visait-on, à travers Simon Brandt, d’autres personnes? Avons-nous été, en pleine campagne municipale, en présence d’un règlement de comptes, interne à l’Entente? Tout cela, les citoyennes et citoyens ont le droit de le savoir.