Une élection pour rien

  • DR

Election complémentaire du 7 mars au Conseil d’Etat: la campagne est lancée! Vous avec déjà pu voir les deux premiers débats, le dimanche soir au Grand Genève à Chaud (Fabienne Fischer face à Cyril Aellen, puis Yves Nidegger face à Pierre Maudet). En tout, huit candidats se disputeront le seul siège à pourvoir, pour une période de deux ans, puisque l’élection générale aura lieu au printemps 2023.

Les candidats ne manquent pas de qualités. Mais l’élection tombe mal. Le souci premier des gens, c’est la crise! Elle est sanitaire, mais aussi, et avec quelles proportions, économique et sociale. J’en profite pour adresser toutes mes pensées aux lecteurs de ce texte qui sont en souffrance, soit dans leur santé soit face à leur boulot. La crise est telle qu’un nombre important de personnes considère cette élection, avec exhibition de candidats, de têtes sur des affiches, comme hors sujet, voire indécente. Les Genevois veulent qu’on traite des thèmes, et non qu’on propulse à nouveau des personnes.

Et puis surtout, à quoi bon? Même si les Genevois élisent le plus brillant, la plus brillante, des candidats, en quoi cette personne pourra-t-elle, à elle seule, renverser la vapeur d’un sextuor sortant qui n’a pas convaincu? Des tendances ont été prises, en matière notamment de mobilité, de finances cantonales, que le nouvel élu ne pourra retourner tout seul. Le poids de cet inéluctable constitue un paramètre aussi désespérant que la crise elle-même. Les citoyennes et citoyens de notre canton le sentent. Et savent qu’on risque le pire: une élection pour rien.