Parc des Evaux à Onex: «L’Etat n’écoute personne!»

  • Le projet de développement du parc des Evaux inquiète les associations quant à l'impact environnemental. BEAT LOWENSBERG

éCOLOGIE • «Cette installation décidée à la va-vite est grotesque et reflète bien l’état d’esprit des autorités du Canton actuellement». C’est en ces termes que Sauvons le parc des Evaux, aux côtés d’autres associations locales, qualifie le projet de relogement temporaire de l’académie du Servette FC au parc des Evaux, à Onex. En conférence de presse mardi matin, les défenseurs de la nature affirment que ce dossier aurait été en grande partie passé sous silence par les autorités: «Nous l’interprétons comme une forme de mépris», regrettent-ils.

Les associations accusent nommément le conseiller d’Etat chargé du Sport, Thierry Apothéloz de n’avoir pas pris en compte les différentes oppositions, notamment celles formulées par Onex. La commune a en effet promis de «se battre jusqu’au bout» contre le déménagement temporaire. La conseillère administrative Maryam Yunus Ebener a d’ailleurs annoncé dans le journal Le Courrier qu’elle allait recourir contre les autorisations de construire délivrées le 30 mars. Son objectif: «Tout mettre en œuvre pour éviter qu’un des plus grands parcs de Suisse ne se transforme en stade de foot.»

Disparition de la biodiversité

Autre conseiller d’Etat épinglé par les associations: Antonio Hodgers, chargé du Département du territoire. «Nous pensons qu’il aurait dû prendre la responsabilité de refuser un projet ayant de tels impacts environnementaux à l’heure du réchauffement climatique et de la disparition progressive de la biodiversité.»

Pour les associations, les constructions prévues risquent d’avoir des conséquences négatives sur l’environnement, et ce malgré leur caractère provisoire (dix ans). Notamment: l’abattage de 42 arbres, une pollution lumineuse très présente en raison des 24 mâts de 15 à 16 mètres ou encore une entrave à la circulation des animaux.

Défendre la qualité de vie

Après consultation de l’image directrice 2018 du parc, Sauvons les Evaux redoute également un déclassement de terres agricoles pour une urbanisation des Evaux à la hauteur du parc urbain de Bernex, avec une entrée principale et l’édification d’un autre grand bâtiment.

Les associations annoncent d’ores et déjà réfléchir à donner au parc une nouvelle protection sur le long terme, «peut être en incluant un nouveau statut juridique». «Nous ne faisons pas recours contre le football mais bien contre les impacts environnementaux. Et pour défendre la qualité de vie des Genevois», concluent-elles. TR