Les prostituées sont de retour aux abords des frontières franco-genevoises. Installées stratégiquement du côté français, sur des routes très fréquentées, on les retrouve depuis le mois de mai un peu… partout. Mais principalement sur l’axe Viry/Saint-Julien, en face du rond-point du Casino à la limite de la commune de Neydens, ou encore sur la route en direction d’Annecy.
Eté près des douanes
Ces filles de joie, qui fleurissent le long des routes, avaient déjà investi la commune de Saint-Julien-en-Genevois au printemps 2014. Mais à l’automne de cette même année, des opérations de gendarmerie les en ont chassées. En hiver, elles se sont ainsi rabattues dans des hôtels ou des appartements. Phénomène observé par le capitaine Alexandre, Commandant de la gendarmerie de Saint-Julien.
Impuissance
Pour sa part, Caroline Laverrière, maire de Neydens, déplore l’image que cela donne à sa commune. «J’ai subi des critiques, disant que je ne faisais rien. C’est faux!» Comme Antoine Vielliard, son homologue de Saint-Julien, elle avoue son impuissance. «La prostitution se développe, c’est dramatique. Malheureusement, la loi nous laisse démunies…» juge le maire de Saint-Julien-en-Genevois.
Rappelons en effet que la prostitution n’est pas interdite en France: «Ce qui l’est, c’est le racolage quand il est caractérisé, ainsi que le proxénétisme (aide matérielle apportée à une prostituée)», explique le Capitaine de gendarmerie de Saint-Julien-en-Genevois.
Le problème, c’est l’argent
Perturbations de circulation, plaintes de riverains… pour lutter contre les nuisances occasionnées, des actions sont possibles. Comme notamment les contrôles d’identité répétés, interpellations et gardes à vue. Les filles déférées devant le Tribunal correctionnel risquent des sanctions pouvant aller de l’amende à une expulsion du territoire. «Même si elles sont en situation régulière, certaines prostituées peuvent être renvoyées dans leur pays d’origine, et ceci pour racolage caractérisé», détaille le Capitaine Alexandre.
De son côté, Antoine Vielliard reconnaît qu’il faudrait plutôt s’attaquer aux réseaux criminels: «Le véritable problème, c’est l’argent lié à ces réseaux . Mais, il est difficile de remonter jusqu’aux proxénètes», complète Caroline Laverrière. La maire de Neydens, estime à 4500 euros (environ 4730 francs) par mois, le salaire des prostituées: «Elles ne vont pas se passer d’un tel revenu!»