A Satigny, une décharge sauvage en pleine forêt

Près de la route de Peney, petit ruisseau, joli chemin. Et pourtant, l’image de carte postale idyllique est troublée. Au milieu du sentier, ce sont les meubles de tout un appartement qui ont été directement déchargés. Les restes jonchent le sol et s’éparpillent même dans le petit cours d’eau. En plus des armoires, lits, et autres chaises, on retrouve  des pneus, de l’électroménager, du plastique… qui s’accumulent visiblement ici depuis un certain temps. De quoi enrager les riverains qui osent encore s’aventurer ici avec leur chien. «Ça se produit tout le temps. Certains n’ont vraiment aucun respect!», observe Pierre*, qui vit dans la région et qui aime venir se balader ici avec Hilda, une femelle Jack Russell.
Plusieurs fois, l’octogénaire a retroussé ses manches pour tenter de faire de l’ordre et rassembler les encombrants. Malheureusement sans grand effet, puisque de nouveaux déchets sont encore régulièrement déposés. «Par deux fois, je suis passé à la commune pour signaler lorsque la situation devenait insupportable. A chaque fois, elle a fait enlever les déchets gênants, rapidement remplacés par de nouveaux encombrants», désespère Pierre.
Comme si cela ne suffisait pas, notre témoin observe régulièrement des taches blanchâtres dans la rivière toute proche. Une pollution qu’il attribue aux entreprises de constructions. «Ça leur fait des économies. Comme ça, ils ne doivent rien payer!». Lassé de voir la même scène se répéter, il s’interroge. «Pourquoi ne pas permettre aux petites entreprises qui débarrassent les appartements de pouvoir le faire gratuitement? Aujourd’hui, cela a un effet dissuasif, et c’est la nature qui trinque.»
Des centres à disposition
Contactée, la municipalité de Satigny se dit au courant de ces agissements lorsque cela lui est rapporté par des promeneurs ou lorsqu’elle effectue ses tournées. «La voirie a déjà été amenée à nettoyer les zones en question, bien qu’elles soient situées sur des terrains privés. Heureusement, ce type d’événements reste sporadique sur le domaine public communal», selon la maire, Anne Revaclier.
Qui en profite pour rappeler les règles, énoncées par la loi sur la gestion des déchets et les règlements communaux: «Nos citoyens ont la possibilité d’appeler la voirie pour  lever les encombrants. Sinon, ils doivent les apporter au site de Châtillon, à Bernex. Les entreprises situées sur le territoire communal doivent, quant à elles, se rendre au centre de tri de Serbeco pour leurs encombrants.»
Jusqu’à 400'000 francs d’amende
Pour ceux qui ne se plient pas à 
ces règles, la loi prévoit aussi des sanctions, pouvant parfois se révéler très lourdes. En plus d’une amende administrative allant de 50 à 400'000 francs, le montant de la douloureuse tient compte du volume à débarrasser et du temps nécessaire aux collaborateurs de la voirie pour le faire. «En ce qui concerne 
les entreprises, elles ont l’obligation de respecter les dispositions du règlement relatif à la gestion des déchets. En cas de violation de celui-ci et après mise en demeure, une sanction tarifaire est également prononcée», ajoute l’élue.
Mais comment la Mairie identifie-t-elle les contrevenants? «Le service de voirie se rend sur place et procède à une fouille des débarras dans le but de trouver des éléments qui permettraient d’identifier le ou les contrevenants. Satigny a d’ailleurs déjà délivré plusieurs amendes administratives liées à ce type d’infraction», informe la maire.
Pour lutter contre ce phénomène récurrent, la Mairie a d’ores et déjà pris des mesures. En plus d’une signalétique apposée sur les lieux de tris, indiquant notamment comment gérer les encombrants, des communications paraissent dans le journal communal et sur notre site internet. «Nous avons également installé de larges panneaux à certains emplacements communaux pour rappeler aux habitants que le dépôt sauvage est interdit», complète Anne Revaclier.  
Enfin, la commune précise également qu’une journée de nettoyage du territoire communal et de sensibilisation est organisée chaque année, baptisée «Satigny fait peau neuve».