Elections

  • ©OLIVIER JAQUET

Ça faisait cinq ans que ce n’était pas arrivé, autant dire une autre vie. Dimanche, on a élu notre Grand Conseil et voté pour le premier tour du Conseil d’Etat, pour la première fois depuis le Covid. C’était donc l’épreuve du feu, l’occasion de voir comment cette crise sanitaire agirait sur nos bulletins. Plus de solidarité? Renforcement du service public et valorisation des salaires dans la santé? Priorité à la classe moyenne basse et aux travailleurs précaires, souvent étrangers et frontaliers, qui ont pris la crise dans la tronche en étant privés du jour au lendemain de leur gagne-pain ou au contraire en tenant la barre dans le secteur de la vente et des soins? Pas tellement non…

C’est le populisme le grand gagnant de cette élection. Le MCG bien sûr, l’UDC pas loin derrière et le nouveau parti qui sort de terre, Libertés et justice sociale. Populiste oui, parce que sans programme et porté avant tout par une personnalité, qui surfe sur la vague du «dépassement des clivages politiques traditionnels» nous faisant croire qu’il n’est ni de droite ni de gauche, comme Cinque Stelle en Italie ou Renaissance (République en Marche) en France.

C’est comme si l’ouragan qu’on a traversé nous avait fait perdre le nord. Notre boussole marche moins bien, c’est le Triangle des Bermudes. Les partis ne pouvant plus compter sur notre sens politique font travailler nos émotions et ça marche. La vie est devenue impossible à Genève, paraît-il. Et la solution, tristement, c’est de s’en prendre à l’autre et de siphonner notre système social, quand bien même c’est précisément cela qui nous a permis de traverser la crise.

Espérons que le calme arrivera après la tempête et que cela reconstruira ce qui fait notre humanité: les valeurs du collectif et de la solidarité.