Travaux boulevard du 
Pont- d’Arve: ce n’est pas fini

AMÉNAGEMENT  • Pourquoi les travaux s’étirent-ils en longueur? Commerçants et usagers s’impatientent.

Le chantier ouvert au boulevard du Pont-d’Arve n’en finit pas. Au grand dam des commerçants, des automobilistes et d’usagers qui devront prendre leur mal en patience jusqu’en décembre. En cause? Un engin de creusage «insuffisamment puissant pour traverser le sol plus granuleux qu’estimé». Résultat: chiffres d’affaires en chute libre, mobilité entravée et gymkhana pour tout le monde. Point de situation.
Chiffre d’affaires en baisse
Marjolaine Bietrix, responsable d’une boutique de bijoux et accessoires de fantaisie ne cache guère son inquiétude. A l’instar des commerces avoisinants, elle subit en effet, de plein fouet, les conséquences d’un vaste chantier qui éventre le boulevard du Pont-d’Arve depuis la mi-juillet. «Depuis le début des travaux, la fréquentation et par conséquent 
le chiffre d’affaires dégringolent. Autant du dire que nous peinons à régler nos factures mensuelles. Je ne parle même pas des nuisances, comme le bruit des engins y compris le samedi et la poussière qui rendent nos conditions de travail difficiles», explique l’exploitante des lieux. Et les perspectives ne sont guère réjouissantes. Originellement, les travaux devaient s’achever à la fin octobre, ils se termineront au début du mois de décembre. Ainsi le trafic, boulevard du Pont-d'Arve, entre le carrefour des 23-Cantons et la rue des Voisins, sera fermé jusqu’à cette date.
Un engin inadapté
Pourquoi ?  Comme l’explique Anaïs Balabazan, déléguée à l’information au Département de l'aménagement, des constructions et de la mobilité (DACM) de la Ville de Genève :  « Des difficultés techniques ont été rencontrées lors de la mise en œuvre du micro-tunnelier. Cette machine sert à creuser sous la chaussée – sans excavation à ciel ouvert – pour permettre l’installation de nouveaux réseaux. C’est grâce à cet engin que la circulation des trams et des véhicules le long de la rue de Carouge a pu être maintenue. Malgré des sondages effectués au préalable, le micro-tunnelier choisi n'avait pas la puissance suffisante pour traverser le sous-sol plus granuleux qu'estimé.» Sale temps pour les commerçants impactés: Ils ne peuvent en effet prétendre à aucun dédommagement. «Il s’agit là de travaux d’intérêt public», reprend la déléguée à l’information. Une disposition jugée d’autant plus injuste qu’après les travaux du boulevard du Pont-d’Arve, d’autres suivront.
Une rue piétonne et végétalisée
La rue de Carouge fait l’objet d’un projet ambitieux. La demande d’autorisation pendante auprès du Canton devrait aboutir prochainement et le chantier débuter en 2024. Il s’agit de réaménager, végétalisée et rendre la rue piétonne (entre le rond-point de Plainpalais et la place des Augustins). Une cure de jouvence et une requalification de l’espace qui vont durer des mois. Parallèlement en effet, des travaux de rénovation des réseaux (égouts, gaz, eau potable), ainsi que le remplacement des rails de tram seront effectués.
En attendant, les conducteurs motorisés qui rejoignent le centre-ville ou les quartiers adjacents via la rue Henri-Dunant ou la rue Dancet ne s’habituent guère au slalom. «Oui ça bouchonne et quand il pleut, c’est encore pire», explique un livreur. Et les piétons? Ils font contre mauvaise fortune bon cœur. Comme Laetitia, une jeune maman qui pousse un landau. Elle dit qu’au fil des semaines, elle a acquis l’art de franchir le chantier en suivant l’itinéraire bis 
indiqué sur les panneaux apposés par la Ville.