Deux sièges, cinq ambitions

CONSEIL DES ETATS • Encore une élection! Mais celle-là sera la dernière (sauf surprise) à Genève, pour un bout de temps. Le 8 novembre, le corps électoral choisira, en second tour, les deux représentants de Genève au Conseil des Etats. Quelques mots sur les cinq candidats.

  • Liliane Maury Pasquier (PS), Robert Cramer (Verts), Benoît Genecand (PLR), Yves Nidegger (UDC) et Eric Stauffer (MCG). DR

    Liliane Maury Pasquier (PS), Robert Cramer (Verts), Benoît Genecand (PLR), Yves Nidegger (UDC) et Eric Stauffer (MCG). DR

  • Liliane Maury Pasquier (PS), dr

    Liliane Maury Pasquier (PS), dr

  • Robert Cramer (Verts). dr

    Robert Cramer (Verts).dr

  •  Benoît Genecand (PLR). dr

    Benoît Genecand (PLR). dr

  • Yves Nidegger (UDC) DR

    Yves Nidegger (UDC) DR

  • Eric Stauffer (MCG). DR

    Eric Stauffer (MCG). DR

«Après les arrangements entre partis, il reste cinq candidats. Qui sont-ils?»

Pascal Décaillet

Le Conseil des Etats, c’est la Chambre des Cantons. Chaque canton, petit ou grand, peuplé ou non, y est représenté par deux personnes (une personne par demi-canton). A Genève, nous aurons le dimanche 8 novembre le deuxième tour de l’élection à cette Chambre. Au premier tour, il aurait fallu la majorité absolue pour passer. Au second, les deux placés en tête seront élus. Après les arrangements entre partis (pas tristes, comme on l’a vu, du côté de la droite!), il reste cinq candidats pour deux sièges. Qui sont-ils? Quels sont leurs atouts, leurs faiblesses ?

Liliane

Commençons par les deux sortants. Liliane Maury Pasquier, socialiste, siège depuis vingt ans sous la Coupole fédérale. D’abord, douze ans au National, qu’elle a présidé, puis depuis huit ans aux Etats. Elle connaît très bien les problèmes de santé, et ne manque pas de courage lorsque, minoritaire, elle doit affronter les lobbyistes des caisses-maladie au sein de la Commission des Etats. Elle siège dans des législatifs, ou délibératifs communaux, depuis 1983: Vernier, Grand Conseil, Chambres fédérales. Une très longue carrière. Qui a bien des chances de continuer quatre ans, vu son résultat au premier tour, et la discipline de second tour à gauche.

Robert

A côté d’elle, le Vert Robert Cramer. Là aussi, une longue carrière politique. Notamment douze ans au Conseil d’Etat, puis huit aux Etats, à Berne. Un homme inclassable. Une capacité de survie au-dessus de la moyenne. Une immersion dans le terroir qui ferait pâlir d’envie un syndic radical vaudois, vigneron de Lavaux, des années 60. Rusé, madré. C’est lui que vise la droite, avec Benoît Genecand, Mme Maury Pasquier étant jugée inaccessible en vertu de son résultat au premier tour. Mais il y a, encore et toujours, cette sacrée discipline de gauche, celle qui fait tant défaut à la droite genevoise.

Benoît

A droite, justement, tous les espoirs de reconquête sont placés, côté Entente, sur Benoît Genecand. Au PLR, l’homme qui monte. Très aimable, l’esprit vif, courtois, député depuis deux ans, il ne dégage aucune arrogance, en impose par sa compétence. Des qualités humaines qui ne doivent pas faire oublier son ancrage bien à droite, très libéral. Disons que la dimension d’Etat, au sens de Colbert de Carnot ou de Bismarck, n’est pas nécessairement celle qui torréfie ses rêves les plus fous.

Yves et Eric

Plus à droite encore, les deux candidats de la Nouvelle Force. L’UDC Yves Nidegger, avocat, deux législatures au National: intelligence, compétence, humour sec, cinglant. Avec la limite des hyper-cérébraux: celle de ne pas déborder de chaleur humaine. Vous me direz qu’aux Etats… Enfin, Eric Stauffer, qu’on ne présente plus, et dont la candidature, dans une Chambre aussi retenue et discrète que les Etats, évoque celle d’un grenadier lance-flammes à la pourpre cardinalice. Ou à la direction d’un magasin de porcelaines, dans le centre historique de Limoges.

Seuls deux resteront

Deux de ces cinq personnes représenteront Genève, pour quatre ans, à la Chambre des Cantons. Ils auront pour mission de défendre les intérêts supérieurs du canton. Sans pour autant, bien sûr, négliger ceux de la Suisse. Vaste programme. Dans une Chambre où l’on s’exprime assis. Sans traduction. Et où parfois, dit-on, souffle l’esprit. Pour peu qu’un huissier ait pris soin d’ouvrir la fenêtre.