Ras-le-bol de la malbouffe

CONSOMMATION • Ras-le-bol de la culpabilisation, ras-le-bol de la malbouffe. Huile de palme, omniprésente dans la biscuiterie industrielle, produite en massacrant la forêt tropicale, poumon du monde, et ses habitants. Heureusement la Fédération romande des consommateurs (FRC) nous a obtenu depuis 2016 une obligation de la déclarer. Glyphosphates dans les champs, les sols, l’eau, nos assiettes... décideurs sous la coupe des lobbies. Conserves de tomates étiquetées italiennes, en réalité brouet infâme concocté en Chine. Trop de sucre, trop de sel, trop de graisses saturées, dans cette alimentation industrielle dont nous dépendons à 80%.

Il est temps de tourner la page, et de mettre fin à cette concurrence déloyale faite à nos producteurs par des importations qui ne respectent pas les conditions de qualité écologique et sociale. Le nouvel article constitutionnel sur la sécurité alimentaire plébiscité le 24 septembre soumet les importations au critère du développement durable. Il nous faut l’invoquer dès aujourd’hui, et lourdement taxer les produits qui n’y répondent pas.

Et notre production locale? Elle ne suffit qu’à 20% (canton de Genève) ou à 50% (Grand Genève) à nos besoins. Mais elle est de plus en plus consommée localement. Le label Genève Région-Terre Avenir (GRTA), la Fête de la tomate, la Semaine du goût, l’Ecole à la ferme, l’AOC accordée au cardon épineux de Plainpalais sont autant d’initiatives qui ont commencé à ancrer la production locale dans le cœur des Genevois.

Mais ce n’est pas encore gagné. Si 30 sortes de tomates sont présentées à la Fête de la tomate, si les viticulteurs genevois valorisent des dizaines de cépages différents, les variétés de pommes, poires ou carottes sont en nombre désespérément limité. Alors encore un effort pour redonner vie et visibilité à la diversité des goûts et des couleurs, à ressortir de l’oubli les anciennes variétés qui faisaient la différence. A quand le mois des pommes, des poires, des carottes genevoises dans toute leur diversité? Au lieu de culpabiliser le consommateur, taxons la malbouffe et soutenons ses bons choix!