Couper au DIP: une urgence, vraiment?

BUDGET • Tous les automnes, les milieux de la droite libérale attaquent la fonction publique. C’est désormais une tradition, lorsque se déroule, plus ou moins au grand jour, la tragi-comédie du budget. Les uns veulent couper, les autres non, et chaque conseiller d’Etat, braqué sur la défense de son fief, invente mille astuces pour échapper à un seul centime d’économie dans son Département. Ainsi, dans l’émission Genève à chaud du jeudi 27 novembre, Anne Emery-Torracinta brandissait la menace de plusieurs centaines de licenciements au Cycle d’Orientation, si on venait à tailler dans le budget du DIP.

Le procédé, alors que les travaux de la Commission des finances ne sont pas terminés, n’est peut-être pas très habile. Et pourrait s’apparenter à un chantage. Mais sur le fond, la conseillère d’Etat a raison. Notre canton, qui ne jure plus que par la construction de prisons (ah, la belle, l’entraînante perspective!), n’a-t-il d’autre priorité que de couper dans la formation de nos jeunes? Que le DIP fasse des efforts en réduisant ses états-majors, oui. Mais là, il s’agirait du corps enseignant. Donc, de la raison même d’exister de l’école. Désolé, Mesdames et Messieurs les teneurs de sécateurs de la droite libérale (avec, hélas, le ralliement de certains MCG), mais il y a d’autres signaux à donner pour la construction de notre avenir collectif. Pour ma part, ici, je veux dire mon soutien au corps enseignant genevois. Et ma gratitude pour la qualité de son travail (lire l’Editorial).