Le peuple, souverain ultime

éLECTIONS FéDéRALES • Avec ces élections, nous sommes tous en train de nous exciter comme des fous, pendant quelques semaines, autour de l’identité de treize futurs parlementaires fédéraux genevois à Berne: onze pour le National, deux pour les Etats. C’est bien, excitons-nous, et je ne suis pas en reste, puisque dans mes émissions j’invite TOUS les candidats sur mon plateau: les 178 candidats au National, les 10 aux Etats. Je ne crois pas, pour l’heure, qu’une telle entreprise «grandeur nature» ait jamais été tentée, ni à Genève, ni dans un autre canton.

Excitons-nous, mais gardons à l’esprit l’essentiel: le vrai patron, dans ce pays, ça n’est pas le Parlement. C’est le peuple. Nos 246 représentants aux Chambres fédérales font des lois, c’est une tâche noble et difficile, c’est leur rôle. Mais souvenons-nous que, si ces lois ne nous conviennent pas, nous pouvons les attaquer par référendum. Alors, si nous obtenons les signatures nécessaires, c’est le peuple suisse qui tranche.

Un référendum, comme d’ailleurs une initiative, ça n’a rien d’anormal, rien de bizarre: ce sont des INSTRUMENTS de notre ordre démocratique, dûment prévus par notre Constitution. Il est parfaitement normal, et même fort sain, d’y avoir recours. En quoi un corps électoral de près de cinq millions de personnes serait-il moins sage qu’un cénacle de 246?

Ajoutons qu’élire quelqu’un, c’est lui donner le droit de vote dans une assemblée. Le droit de siéger, de s’exprimer, de voter, au sein de cette assemblée. C’est cela, mais rien de plus. Le débat démocratique, lui, est l’affaire de toutes les citoyennes, tous les citoyens de notre pays. Il n’est pas question de nous le faire confisquer par le petit monde des élus sous la Coupole. A partir de là, bonne campagne, et bonne chance à tous!