Caserne des Vernets: sept sites pollués

POLEMIQUE • Le projet de construction de 1500 logements sur le site de la caserne sera-t-il compromis par une pollution ou une contamination? Le Département fédéral de la défense analyse les terrains. Résultats fin février.

  • Les terrains de la caserne des Vernets sont analysés afin de savoir s’il faut procéder  à une dépollution ou une décontamination. PASCAL BITZ

    Les terrains de la caserne des Vernets sont analysés afin de savoir s’il faut procéder à une dépollution ou une décontamination. PASCAL BITZ

  • Les terrains de la caserne des Vernets sont analysés afin de savoir s’il faut procéder  à une dépollution ou une décontamination. PASCAL BITZ

    Les terrains de la caserne des Vernets sont analysés afin de savoir s’il faut procéder à une dépollution ou une décontamination. PASCAL BITZ

«Les analyses chimiques au sol seront terminées le mois prochain»

Rose-Marie Comte, porte-parole intérim au Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports.

Le site de la caserne des Vernets est-il contaminé par des métaux lourds résultant du passé industriel du périmètre? Est-il pollué par des hydrocarbures des véhicules et installations de l’armée? C’est ce que détermine actuellement le Département fédéral de la défense de la protection de la population et des sports. (DDPS). La caserne des Vernets fait en effet partie du contingent fédéral des sites à assainir. A un mois de la votation pour construire 1500 logements sociaux sur le site de la caserne des Vernets, GHI apprend que des sondages au sol importants pour détecter les métaux lourds ou des pollutions aux hydrocarbures, prendront fin le mois prochain.

Sept sites pollués

Rappel des faits. En 2009, le cadastre fédéral a établi sept sites pollués dans l’enceinte de la caserne. Par qui? Par quoi? Notamment par le fait qu’en 1958, la caserne abritait une démolition de voitures. Mais aussi parce qu’il y avait un atelier d’entretien de véhicules, une station essence ainsi que des installations militaires.

Inquiétude

Le député UDC genevois Patrick Lussi, s’en était inquiété en 2014 et avait posé une question écrite au Parlement dans ce sens. «Je n’ose pas imaginer que Genève construise des logements sur un site qui serait pollué!» s’interrogeait-il.

Le Gouvernement a ainsi répondu, une année plus tard, soit que le site de la caserne des Vernets est ausculté depuis 2009 par le DDPS et que des analyses dans les sous-sols ont démarré en 2014.

Caserne assainie

«Le DDPS procède à des investigations historiques respectant l’ordonnance sur l’assainissement des sites pollués du pays, confirme Rose-Marie Comte, porte-parole par intérim du DPPS. Sur cette base et sur la base du cahier des charges approuvé, une investigation technique (analyse chimique du sol) a été ouverte cet hiver. Elle est en cours et doit se terminer en février 2016.» Le DDPS attend ainsi les résultats des examens afin d’envisager d’éventuelles autres mesures.

Genève en attente

De son côté, le Canton de Genève attend aussi les résultats de ces examens. Des résultats qui ont leur importance à l’heure où la caserne des Vernets fait l’objet d’une votation, le 28 février prochain, en vue de sa délocalisation partielle à Meyrin. A l’heure, aussi, où le site de la caserne accueillera un programme comportant 1500 nouveaux logements dont deux tiers de logements sociaux dans le cadre du projet Praille-Acacias-Vernets (PAV).

Confédération ou Genève?

Les analyses en cours permettront ainsi de connaître la gravité de la situation et savoir qui devra dépolluer, voire décontaminer. «Dans le cas de dépollution, le coût d’évacuation et de traitement est en principe à la charge du constructeur», détaille Pierre de Freudenreich, chef de projet, responsable de projet des Vernets, rattaché à l’Office de l’urbanisme. Et de poursuivre: «Dans l’hypothèse d’une contamination, le responsable de cette dernière devra en assumer les coûts. S’il n’est plus possible de l’identifier ou de le retrouver, c’est le propriétaire du terrain qui prend en charge les coûts d’assainissement. Et dans ce cas, il s’agit de l’Etat de Genève.» Il indique encore que les premières analyses tendraient plutôt vers une pollution aux hydrocarbures. «En l’état, il convient d’attendre les conclusions du rapport technique et des sondages complémentaires.»

Qui paye?

Quant à savoir qui payera la facture, la Confédération assure que le DDPS s’acquittera de ses obligations conformément à l’ordonnance sur l’assainissement des sites pollués et aux dispositions contractuelles qui le lient au Canton de Genève. C’est donc fin février que sera connu le sort de la caserne. Celui de sa «santé» souterraine et celui de sa réhabilitation, si les Genevois acceptent le projet de 1500 nouveaux logements.